Les Grands Vins du Domaine Bruno Clair

9 bouteilles de Bonnes Mares sont apparues à la Signature de Montréal. Elles avait toutes été vendues le lendemain des dégustations.

C’est toujours un plaisir de revoir Isabelle et Bruno Clair. Visiblement, je ne suis pas le seul à penser ainsi, la salle étant à pleine capacité hier! Dégustation en deux temps : quatre vins de millésimes récents puis une verticale de Gevrey 1er cru Cazetiers :

Marsannay blanc 2010: Nez légèrement réduit et boisé, qui s’ouvrira sur les agrumes et la fumée. Attaque gourmande et charnue, mais finale plus minérale. Joli vin savoureux. Bien, voire plus.

Chambolle-Musigny Les Veroilles 2011: Nez de fruit rouge frais, avec des nuances végétales rappelant le géranium et la cendre froide. La bouche est craquante, pure et parfumée, sans le registre végétal du nez. Jolie longueur. Déjà bon à boire, il s’ouvrira peut-être davantage sur une année ou deux. Bien, voire plus.

Bonnes-Mares grand cru 2010: Nez profond, sérieux sur les fruits noirs, l’encens, le charbon, avec des touches sanguines. Bouche large, costaude et minérale, éclatante. Impression racée. Finale large et tendue, très, très longue. Encore un poupon, mais beaucoup de panache. Assurément superbe à maturité.

Chambertin Clos-de-Bèze 2009: Nez sur la liqueur de fruit, la violette et la fourrure. Bouche riche, savoureuse, d’impression pulpeuse. Tanins gras, mais belle définition. Encore une fois, beaucoup de longueur, mais passablement plus accessible. Finale aux fins accents cacaotés. Excellent.

Gevrey-Chambertin 1er cru Cazetiers 2009: Nez de gâteau forêt noire, de violette et de viande crue, plus baroque et ouvert que celui du Clos-de-Bèze. Bouche gourmande, large et charnue. On sent la richesse du vin, jusque dans une finale généreuse, presque décadente, avec un caractère glycériné. Très bien, voire plus.

Gevrey-Chambertin 1er cru Cazetiers 2005: Nez de réglisse noire, de prune, de cuir et d’encre. Bouche costaude, avec du mordant et beaucoup de caractère. Impression éclatante, mais rigoureuse que ce vin svelte, compact, très, très long. Potentiellement excellent, mais à attendre impérativement.

Gevrey-Chambertin 1er cru Cazetiers 1999: Nez évolué de truffe, de sous-bois, de pruneau et de jus de viande. Bouche un peu moins évoluée aromatiquement, mais fondue, plutôt simple et de longueur correcte, mais sans plus. Millésime surévalué ou bouteille précocement évoluée? Sous les attentes en tout cas. Bien, sans plus.

Gevrey-Chambertin 1er cru Cazetiers 1998: Nez fruité et anisé, avec des notes épicées et florales. Un nez de vin mature, complexe, avec encore une bonne dose de fruit. Bouche vigoureuse, dotée d’un bel éclat. Impression précise et savoureuse à la fois. Peut-être pas aussi complexe en bouche qu’au nez, mais harmonieux et à point. Une agréable surprise. Excellent.

Gevrey-Chambertin 1er cru Cazetiers 1996: Nez de pot pourri, avec des fruits noir et rouge et de la réglisse, qui ressemble, en moins épanoui, au précédent. Bouche raide par contre, sur la rhubarbe, avec un caractère vif. Finale longue, mais mince, presque décharnée. À boire en mangeant. Pas vilain, mais pas grand. Bien.

Gevrey-Chambertin 1er cru Cazetiers 1988: Nez agréable, avec encore du fruit, agrémenté d’eau de fleur d’oranger et de thé. La bouche est légère, diaphane, mais parfumée. Joli vieux vin qui en a encore à raconter et dont l’équilibre lui procure une tenue adéquate. Très bien.

Traitement des vins ?

J'ai remarqué que plusieurs des vins de Bruno demandent pas mal d'air pour se livrer complètement.

Pop and pour. Certaines bouteilles ont été transvidées dans des magnums afin de leur donner un petit coup d'air.

Les 1999, 1998, 1996 et 1988 ont été décanté pour éliminer le dépôt (parfois abondant et toujours très fin comme de la boue) et offrir aux soixante convives une dégustation uniforme. Pas pour aérer les vins.

Ai goûté la plupart des 2009 dispo à la SAQ, dont plusieurs fois certains crus comme le spectaculaire Marsannay Isabelle ou le tout aussi impressionnant Gevrey Clos du Fonteny, et j'ai remarqué qu'ils n'étaient jamais aussi bon qu'après une longue aération. En fait, la majorité des vins étaient meilleurs le lendemain.

Pas drole d'avoir manqué ça