Semaine du 12 novembre 2011

Hier soir, pour accompagner un braisé d’agneau :

Tempier Cuvée Spéciale bandol 1998 : Première cuvée haute couture du Domaine, inaugurée avec le millésime 1968 (soit un avant Migoua et Tourtine, Cabassaou ne sera quant à elle produite pour la première fois qu’en 1982), elle n’est plus élaborée depuis 2002. Nez plutôt typique et résolument complexe, sur des notes de fruits compotés et grillés, de garrigue, de viande rôtie, de cuir, avec une pointe de cacao et de sauce aux huîtres. L’ensemble est détaillé, intense, mais tout de même racé, sorte d’improbable synthèse entre un Bordeaux et un Châteauneuf matures. La bouche est pleine, charnue, gourmande. Complexe, elle demeure néanmoins fraîche et droite, quoiqu’enrobée. À l’ouverture, une structure certaine se manifestait en finale. À l’aération, tout s’intègre à merveille, la finale devenant suave, montante, signalée par une fraîcheur d’excellent aloi. Un vin qui se livre très bien après une bonne heure d’ouverture et qui mériterait sans doute un coup de carafe. Alors qu’il me semble débuter son plateau de maturité, il devrait encore franchir cinq à sept ans sans fléchir. Au final, un vin qui rend honneur à la fois au domaine qui l’a produit et au millésime qui l’a vu naître, tous deux d’excellente réputation. Excellent.

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Hier soir, pour accompagner un braisé d’agneau :

Tempier Cuvée Spéciale bandol 1998 : sorte d’improbable synthèse entre un Bordeaux et un Châteauneuf matures.

J'aime l'image! Tu l'as trouvé en Floride ou quoi?

New York, à l'encan.

Mas de Daumas Gassac Vin de Pays de l'Hérault 1998
Dense et droit, doté d'une belle longueur, austère mais goûteux avec ces arômes de chocolat, poivron sucré, de prunes, cuir et tabac . Un vin très médocain dans l'âme, ....il est donc un expatrié qui détonne dans la région d'Aniane, mais il ne faut pas bouder son plaisir pour autant. À l'aveugle j'aurais sans doute cru à un beau St-Julien d'un millésime mûr (Lagrange 1995?). Un beau vin bordelais.... du Languedoc. 89-90 pts

Domaine Bernard Baudry Chinon Les Grézeaux 2009

Un Grézeaux plus mûr qu'à l'habitude, millésime oblige. Le nez est sur la framboise et les épices, avec une légère touche de poivron rouge. Ample, de bonne densité, la bouche révèle quelques notes de poivron vert en rétro. Finale longue et aux tanins prononcés, c'est probablement le meilleur Grézeaux bu depuis le 2005. Beaucoup moins charmeur que le Alliet vieilles vignes par contre. 90

Ludwig, aucunes traces animales/réduites??

J'ai bu la cuvée Les Granges (entrée de gamme) et je l'avais trouvé très animales, au point de m'inciter à ne pas acheter de Grézeaux sur ce millésime.

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Ludwig, aucunes traces animales/réduites??

J'ai bu la cuvée Les Granges (entrée de gamme) et je l'avais trouvé très animales, au point de m'inciter à ne pas acheter de Grézeaux sur ce millésime.

Pas de notes animales qui m'auraient frappées à ce point.

Bourgogne Hautes Côtes de Beaune Clos de la Chaise Dieu 2009 , Code SAQ : 00869784



Le vin est très pâle. Le nez offre des arômes de citron, zeste d'orange, fruits à chaire blanche, floral et une impression de minéralité s'y retrouve aussi. En bouche l'entrée est vive et savoureuse sur des notes d'agrumes et de fruits tel la poire et la pêche blanche. L'acidité est de moyenne intensité, le vin est légèrement minéral, gras en fin de bouche, un touche de bois est perceptible lors de la finale qui est quand même d'une belle longueur. Très bien.

Selon mes goûts, un poil devant le Ropiteau, mais pas encore bu les vins de cette gamme de prix que plusieurs ont bien aimé (Aligoté de Buisson-Charles, Grivaut, etc...).

Patrick

Coteaux du Vivarais Gallety 2007

Nez très expressif entre la syrah et le rhône sud, entre poivres et garrigues, quelques notes d'olives. Très avenant.
Bouche pleine, au fruit un peu cuit mais qui ne manque pas de finesse, un petit peu de sucre en finale mais rien de dérangeant. Au contraire.

Un peu moins de finesse que le Charvin CDR 2005 bu il y a quelques jours

Très jolie bouteille qui pourrait bien piler quelques Chateauneuf pour un 27,70 justifié.

Bartolo Mascarello, Dolcetto d'Alba 2009:
En ai déjà parlé plus tôt, mais j'y reviens seulement pour discuter de l'aération des vins. À l'ouverture, c'est un peu cuit comme sensation et pas vraiment agréable en bouche avec un manque de tonus. Avais-je un souvenir embirlificoté?

Avec l'air, voilà que le fruit ressort, la bouche se tonifie et les tannins ressortent.

Plus (trop) tard, le vin commence à perdre, révélant aux yeux de tous son rang et son origine, mais il avait déjà donné beaucoup.

Martin

Lors d’un souper entre amis, joyeusement (et disons le, abondamment!) arrosé :

Avec les taches rouges sur les étiquettes, vous semblez avoir été un peu amochés ou même fracassés.

Les taches sur l'étiquette de Dujac étaient là avant l'ouverture de la bouteille ... Je ne sais pas d'où elles viennent par contre.

Ce que la photo ne montre pas, c'est que le Chevret n'était pas fini ... reste un bon tiers à regoûter ce soir.

Domaine de Bellivière 2009, un peu de sucre résiduel supporté par une belle acidité. Assez gras, c'est floral et miellé, j'aurais pensé à un condrieu ou un viognier mais manquait le nez de pêche et/ou abricot. Fort jolie bouteille d'apéro

Hermitage le Méal 2000 de Faurie, à parfaite maturité, équilibre évident,.. bouche soyeuse et fine, en dentelle, nez sur les épices, le poivre, les olives. Superbe bouteille

Cornas les Reynards 08 d'Allemand, un bébé puissant et fermé qui profite d'un longue aération. C'est puissant et vigoureux mais ça ne manque pas d'élégance. Le fruit est imposant, avec quelques petites notes carboniques au nez. A regoûter dans 7 à 10 ans, ça devrait être bien beau.

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Les taches sur l'étiquette de Dujac étaient là avant l'ouverture de la bouteille ... Je ne sais pas d'où elles viennent par contre.

Ce que la photo ne montre pas, c'est que le Chevret n'était pas fini ... reste un bon tiers à regoûter ce soir.

Il y a aussi des taches rouges sur la collerette des Pruliers!

De notre côté , au club de Granby, une dégustation Rhône Nord avec un ensemble de vins disponibles à la SAQ Signature sauf celui de Thierry Allemand.

Hier, soirée touchante en compagnie de Margrit Mondavi, 86 ans et femme de feu Robert Mondavi au Beaver Club qui l'a d'ailleurs introduite comme membre émérite. Je reviendrai sur les vins dans une chronique en début de semaine prochaine.

Ensuite, avec le "wine team" qui l'accompagne, au Pullman:

Vouette de Sorbée Blanc d'Argile champagne extra brut (dégorgé 2004)
Larmandier-Bernier Terre de vertus champagne premier cru non dosé
Jérôme Prévost La Closerie Les Béguines champagne extra brut

Des champes pour la gueule à Mike Therrien


Aujourd'hui, bojo nouveau ? Je déconne... quoique quelques uns pas trop mal:

Beaujolais Nouveau Georges Duboeuf 2011
(15,90$ - code SAQ 10704221)
À tout seigneur, tout honneur. George Duboeuf, le Pape du Beaujolais comme on le surnomme, nous offre ici un vin sans faille. Gourmand, gouleyant à souhait avec un fruité surprenant et une bouche montrant une belle tension. J’ai beaucoup aimé. ***

Beaujolais Nouveau Mommessin 2011
(14,95$ - code SAQ 10704247)
Autre grand négociant bourguignon dont le vin m’a paru réussi. C’est fringant, fruité sans cette impression « chimique » de gomme à mâcher qui afflige malheureusement bien d’autres vins nouveaux. Réjouissant. ** ½

Sangiovese Novello Botter Rubicone i.g.t. 2011
(10,60$ - code SAQ 10479166)
Un italien, celui-là, dans un style plus léger mais qui n’a pas pour autant à pâlir. Généreux et pourvu d’une bonne fraîcheur, il se livre facilement sur des notes de fraise et de cannelle. Une aubaine. **


Ce midi, lunch avec les vins "rock'n roll'' de Charles Smith, à Walla Walla, Washington. Vais prendre ma brosse à dent...


Ce soir, Bojo pas nouveau, encore au Pullman, avec les vins de Joseph Chamonard. Ai bu le Morgon 2000 hier soir: belle palette aromatique, de l'épice, du cuir, de l'animal et... un fruité encore vivant. Bouche assez convaincante, fraîche avec trame fine et fond d'allumette. Malheureusement, le vin se casse la gueule rapidement. On boit tout de suite, presque en vitesse!


Demain, André Ostertag nous présente ses vins de fruits, de pierres et de temps. Chronique à paraître également en début de semaine prochaine.

Patrick Désy a écrit:


Vouette de Sorbée Blanc d'Argile champagne extra brut (dégorgé 2004)
Larmandier-Bernier Terre de vertus champagne premier cru non dosé
Jérôme Prévost La Closerie Les Béguines champagne extra brut

Des champes pour la gueule à Mike Therrien

Effectivement mon style de champe!
D'ailleurs Argile sera le champagne de nos noces en 2013!
8 magnums sont commandés.

Vouette et Sorbée Saignée de Sorbée extra brut champagne : Couleur ravissante, plutôt foncée, éclatante. Superbe nez (qui prend un peu de temps à se déployer) sur des notes de fruits rouges frais à la crème, de pivoine, avec une fine touche réglissée. Bouche à la mousse abondante, assez large, vineuse et complètement sèche. Longue finale tendue, mais assez aromatique. Un vin avant d’être un champagne. Excellent.

Henri Germain Limozin meursault 2004 : Couleur légèrement évoluée, qui a foncé, mais qui demeure parfaitement éclatante. Nez ample sur des notes de pêche blanche, de poire, de fumée, avec un fond pâte d’amande/acacia. Bouche parfaitement déliée, de bon volume, peu grasse, mais tapissante. Pas une complexité ni une profondeur hors normes, mais un vin fin, équilibré, à point … un moment de ravissement. Excellent.

Dujac morey-st-denis 2006 : Nez appétissant de petits fruits rouges, d’épices, de terre brune, avec quelques relents végétaux nobles. Bouche plus serrée qu’à mon souvenir, tendue, dotée d’un fort bel éclat. Une bonne longueur signe ce vin craquant et digeste. Très bien.

Lucien Boillot Pruliers nuits-st-georges 1er cru 2008 : À peine penché sur le verre, on comprend qu’on entre avec ce vin dans une autre dimension. Profondeur, intensité, complexité, race … L’ensemble est un rien sauvage, mûr, sur des notes de fruits noirs, avec des relents d’encre de chine, de cacao, de poivre blanc. Le tout me renverse. La bouche est pleine, suave, juteuse, concentrée, bourrée de caractère. L’épaisseur en milieu de bouche est sidérante, mais le tout conserve une texture soyeuse. Grande finale parfumé, séveuse, d’une incroyable longueur … Un grand vin, tout simplement. Superbe.

Nicola Rossignol Chevret volnay 1er cru 2007 : Une première bouteille goûtée à l’arrivée des vins au printemps m’avait chaviré. Joli nez, intense et frais, sur des notes de fruits noirs, d’encens, avec quelques relents d’élevage discernables. On trouve quelques notes vertes, pointant vers la vendange entière. La bouche est structurée, puissante, moins expressive aromatiquement que dans mon souvenir. Longue finale, un peu acérée où les notes d’élevage reviennent. Il se faisait tard … et les papilles étaient moins en forme. Un beau vin, un peu renfrogné, qui devrait bien évoluer (il m’en reste pour vérifier!), mais pas le coup de cœur que j’avais eu … probablement à cause d’un mélange d’attentes élevées, d’ordre de service (cette bouteille n’était pas prévue) et de fatigue.

Un bref CR avant le départ pour le ciel.......non La Bourgogne!

Hermitage Les Bessards 2007, Delas SAQ
Des fruits noirs dont cassis et framboises. Vin droit, puissant avec une certaine sève déjà et une longue finale avec austérité comme elle se doit en jeunesse. 17-17,5/20.

Côte Rôtie 2008, Ogier SAQ
Un nez fort typé avec lard et poivre ou bien bacon et tapenade! C'est élégant et frais avec un touché si gracieux me rappelant la Bourgogne. Grande réussite dans ce millésime exécrable. 16,5/20.

Cornas Terrasses du Serre 2007, Domaine du CouletSAQ
Un nez de cacahuète et de viande fumée. Une bouche avec une grande déviance aromatique en finale qui ne fait que s'accentuer à l'air. Des "Bretts" au cube! Normal que cette bouteille traîne sur les tablettes de notre caviste national.

Hermitage Le Méal 2005, Ferraton SAQ
Une robe plus évoluée. Notes sanguines et de mélasse puis des olives noires et du poivre. Ample et fondu, long et fin. Déjà à maturité ou VES ? Une belle bouteille mais aurait dû être plus jeune en bouche et au nez. 16,5-17/20.

Cornas Chaillots 2004, Thierry Allemand
Un fruité rouge avec quelques notes florales. C'est pure au nez. La bouche est droite avec un beau volume plus cylindrique puis l'ensemble devient plus ferme pour ensuite se ré-ouvrir à nouveau. Nettement au dessus de Reynard dans ce millésime. 17,5/20.

Côte Rôtie La Mordorée 2008, Chapoutier SAQ
Une robe fort pâle. Un nez de fruits rouges, de violette, de lard fumé et de poivre...........comme dans "mon livre à moi" sur la Côte Rôtie! La bouche est fine et puissante en même temps. La finale sur les cerises et le poivre est jouissive. WOW pour le millésime! 17,5-18/20.

Michel Therrien a écrit:

Hermitage Les Bessards 2007, Delas SAQ
Des fruits noirs dont cassis et framboises. Vin droit, puissant avec une certaine sève déjà et une longue finale avec austérité comme elle se doit en jeunesse. 17-17,5/20.

Le 2009 est fabuleux ! Chez Signature, au courant de décembre.

Les vins de André Ostertag, ce midi. Un grand vigneron!

Des vins tous impeccables. Le plus souvent bien secs avec des bouches d'opulence concise (très perceptible sur les 2009, notamment) et construites autour d'une acidité vivifiante, portant les arômes longuement et signées par une salinité en finale qui amène à réfléchir sur la réelle "minéralité" dans le vin.

Sans parler des prix, bien doux ceux-là, en regard de la qualité.

Et un sylvaner qui, malgré son rang, a pratiquement volé la vedette!

Une comparaison intéressante de deux crus bourguignons du millésime 1995 côte à côte.


Domaine Marquis d'Angerville Volnay 1er Cru Clos des Ducs 1995
Nez sur la réserve, un peu de sous-bois, un certain coté fromage!
Une bouche puissante, presque sauvage, ce qui m'étonne pour l'appellation. Long et tannique, il se développe beaucoup avec l'aération mais reste concentré et austère, avec une belle texture. Il ne manque pas de profondeur mais hésite à se livrer. Trop jeune? 90 (+?) Pts

Gros Frère et Sœur Clos Vougeot Musigni 1995
Nez qui pinotte davantage, avec des arômes discrets de fraises, coté floral, fougère. Pas très expressif à l'ouverture. Vin de structure, tout de même moins puissant que le Clos des Ducs, assez élégant mais un peu austère, avec encore de bons tanins. On aimerait un peu plus de chair. Mais une ou deux heures plus tard, il prend beaucoup d'ampleur et de richesse avec l'air et la bouffe, une belle transformation, il s'épanouit et vient nous chercher. 90-91 pts

Maculan Vespaiolo Acininobili 1998
Nez de marmelade avec des touches de mélasse. La bouche est conséquente, riche et sucrée, large et complexe, on voudrait cependant un peu plus de fraîcheur. C'est long et...cochon! 90 pts

Dimanche dernier, avec Kazou, un autre exemple du millésime 1995, cette fois à Gevrey.

Domaine Bartet (Bruno Clair) Gevrey-Chambertin 1er Cru Clos St. Jacques 1995
Quel beau nez! Sous-bois, fruit rouge (fraises écrasées).
Très belle attaque, ample et ronde, avec un creux en milieu de bouche, bonne finale assez longue, sur le poivre et les herbes séchées, avec de la mâche. 91 pts

Maculan Vespaiolo Acininobili 1998
Nez de miel, de marmelade, coté floral. La bouche est très riche, avec un coté épicé, une bonne acidité, de la fraicheur. On dirait un vieux vin de muscat, ou alors certains vins de Tissot. 90 pts

Belluard Les Alpes vin de savoie 2009 : Arrivé par le dernier Cellier, il s’agit, sauf erreur, de ma première rencontre avec le cépage savoyard qu’est le gringet. Couleur assez foncée, aux reflets grisâtres. Nez de pomme chaude et de fruits secs légèrement épicés. À l’aveugle, je me serais probablement rabattu sur du chenin. Bouche légère, mais d’acidité plutôt basse, conférant à l’ensemble un aspect quelque peu huileux. Peu complexe, bien que net et convenablement équilibré, ce vin possède une finale de longueur moyenne tout au plus. Une curiosité sympathique à découvrir, mais au final, un vin correct, sans plus qui a toutefois eu le mérite d’accompagner convenablement un poulet tikka masala plutôt relevé.

Château Montelena Chardonnay 2007
Je me souviens d'une bouteille du 2008 ouverte par Alex B. lors d'un dîner au O'thym... Une bouteille qui à mon souvenir, se voulait fort exotique et très typé Chardo US! J'ai donc fait le saut au premier nez qui se voulait fort minéral et un petit côté floral. La bouche se veux relativement droite malgré un gras présent, fraîche et sur les fruits à chair blanche. Après un bon moment, le bouche devient plus grasse, avec un léger creux en milieu de bouche et l'alcool qui prédomine durant un instant, puis le fruit ressort pour se terminer dans une bonne longueur. Un vin assez bien fait, mais qui ne me donne pas de grande émotion! Il me reste deux bouteilles sur trois, je vais tenter de voir ce que ça va donner avec le temps...