Millésimes récents

Je n'ai pas trop suivi ce qui s'est passé avec les millésimes récents comme 2018 et 2019: conditions météorologiques, style des vins, etc.

Par exemple, en Bourgogne, certains profils ressortent (pour moi):

En rouge:
-millésime plus chaud et gourmand (2009, 2015) - encensés par plusieurs
-millésime plus équilibré entre la substance et la tension (2010, 2014, 2016) - que j'aime beaucoup
-millésime plus léger en raison des grands rendements (2017) - donc accessible plus jeune
-millésime plus frais (2011) - parfois trop vert sur certains vins
-millésime fruité plus simple (2013) - pas les plus complexes mais très bons en ce moment
-millésime plus difficile à cerner - me semble souvent fermé (2012)

En blanc:
-millésime plus chaud, moins tendu (2009, 2015)
-millésime avec beaucoup d'acidité (2011, 2014, 2017)
-millésime équilibré (2010, 2016)
-millésime plus fruité et parfois exotique (2013)
-millésime plus difficile à cerner (2012)

Avant que certains lèvent les barricades et demandent l'aide de Gavroche pour crier à la sursimplification et au "millésisme" (équivalent de racisme contre un millésime   ), ce sont des idées générales sur le style du millésime.  Ça ne tient évidemment pas compte des facteurs majeurs que sont le terroir, le soin des vignes, la vinification et la philosophie du domaine!  

Je trouve intéressant de dresser un portrait des millésimes, au-delà de ce qu'on trouve sur les tableaux avec des notes (qui en disent peu) et sur les sites officiels (qui trouvent toujours une manière de faire un bon marketing peu importe les aléas de la météo), pour m'aider à orienter mes achats selon mes goûts.

Mes questions:
-vos idée sur le portrait des millésimes dressé ci-haut pour la Bourgogne
-votre portrait pour d'autres régions que la Bourgogne
-que savez-vous sur les millésimes plus récents: 2018 et 2019?

Je suis vraiment d'accord avec toi !

J’ai cependant eut beaucoup de plaisir sur certains 2012, en bourgogne blanc principalement

Les blancs 2013 sont a absolument délicieux en ce moment...

Stéphanie, merci pour l’effort de synthèse. Je suis globalement d’accord avec toi.

2015 est pour moi dans une catégorie à part de 2009 … quasiment plus proche dans l’esprite des 2010 que des 2009.

J’inverserais 2017 et 2014 en rouge … les 2014 me semblent de constitution plus faible que les 2017 et en Côte de Beaune, ils ont été passablement grêlés.

Je diverge sur 2016 … c’est souvent très concentré, mais pas parfaitement équilibré, en blanc comme en rouge.

Les 2013 me semblent en général assez complexe, de maturité froide, ils ont été récoltés en octobre, mais l’état sanitaire n’était pas parfait … quand même généreux, mais à boire plus jeune que vieux assurément.

2012 est un millésime un peu pataud, puissant, mais mat, qui me déçoit à la longue. 2011 continue de me plaire, en blanc comme en rouge, dans un style friand et léger.

Des bonnes lectures Vincent: intéressant.

Et 2018-2019? Qu'en pensent les vignerons et les critiques? Et vous (si vous avez eu la chance de goûter sur fût par exemple)?

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:
2015 est pour moi dans une catégorie à part de 2009 … quasiment plus proche dans l’esprit des 2010 que des 2009.

J’inverserais 2017 et 2014 en rouge … les 2014 me semblent de constitution plus faible que les 2017 et en Côte de Beaune, ils ont été passablement grêlés.

Je diverge sur 2016 … c’est souvent très concentré, mais pas parfaitement équilibré, en blanc comme en rouge.

Les 2013 me semblent en général assez complexe, de maturité froide, ils ont été récoltés en octobre, mais l’état sanitaire n’était pas parfait … quand même généreux, mais à boire plus jeune que vieux assurément.

2012 est un millésime un peu pataud, puissant, mais mat, qui me déçoit à la longue. 2011 continue de me plaire, en blanc comme en rouge, dans un style friand et léger.

Pour 2015, j'ai du mal à voir un lien avec 2010, sauf la finesse des tanins peut-être...je serais plutôt de l'avis de Stéphanie. '15 est tellement plus gras voire gourmand, plus près de '09 mais plus fin et frais que celui-ci. Un amalgame de 09 et 10 alors? On parle des rouges bien sûr.

Je mettrais 2012 avec 2009 jusqu'à nouvel ordre. Très prometteur et gourmand en jeunesse, il me laisse perplexe en ce moment. Fermé. À revoir.

J'aime bien 2014, millésime classique, que j'associe à 2010 pour le style, mais en plus léger.

2019 serait dans le moule de 2015 selon plusieurs. Les quelques vins goûtés jusqu'ici me paraissaient fort prometteurs.

Stéphanie Chénier a écrit:
En rouge:
-millésime plus chaud et gourmand (2009, 2015) - encensés par plusieurs
-millésime plus équilibré entre la substance et la tension (2010, 2014, 2016) - que j'aime beaucoup
-millésime plus léger en raison des grands rendements (2017) - donc accessible plus jeune
-millésime plus frais (2011) - parfois trop vert sur certains vins
-millésime fruité plus simple (2013) - pas les plus complexes mais très bons en ce moment
-millésime plus difficile à cerner - me semble souvent fermé (2012)

En blanc:
-millésime plus chaud, moins tendu (2009, 2015)
-millésime avec beaucoup d'acidité (2011, 2014, 2017)
-millésime équilibré (2010, 2016)
-millésime plus fruité et parfois exotique (2013)
-millésime plus difficile à cerner (2012)

Mes questions:
-vos idée sur le portrait des millésimes dressé ci-haut pour la Bourgogne
-votre portrait pour d'autres régions que la Bourgogne
-que savez-vous sur les millésimes plus récents: 2018 et 2019?

Merci Stéphanie de tes commentaires et questions.. Belle rubrique.

Difficile à répondre......tant de vignerons, tant de choix de viti et vinif....
2 couleurs, 5 régions bourguignonnes et je bois tellement peu de vins de la Côte Chalonnaise tout comme les vins du Mâconnais. En Côte d'Or alors...

Une certaine généralisation pour mon palais en changeant un peu ta nomenclature.

Millésimes plus chauds et gourmands : 2009-2015-2019.
Une préférence marquée à date pour les 2015.....meilleurs rouges dégustés sur fûts depuis 20 ans. Je préfère nettement les rouges 2009 aux blancs 2009 et les blancs 2015 aux 2009.

Millésimes plus acides et frais : 2008 et 2013. Les 2013 me surprennent régulièrement (fallait voir les grappes avant récolte) alors que les 2008 sont maintenant plus accessibles.

Millésimes plus légers et friands : 2007-2011-2017. Les 2007 ont été (ne m'en reste quasiment plus) tendres et tellement meilleurs que ce que la presse nous disait! Les 2011 plus complets mais parfois végétaux. Les 2017....à boire à grande lampée.

Millésimes concentrés mais à l'équilibre fragile : 2012 et 2016

Millésime d'énergie et d'équilibre dans les 2 couleurs : 2010 - 2014 - 2018

Pour ce faire vraiment plaisir :
2015 en rouge
2010
2014 plus en blanc que rouge.

Bien hâte de me faire une meilleure idée des 2019 en mars prochain....si la santé publique nous ne confine pas deux semaines à notre retour.

2015 est pour moi une année plus proche de 2010 que de 2009. C'est certes plus riche, mais les vins n'ont souvent pas le côté solaire/rôti des 2009, les (meilleurs) 2015 demeurent éclatants et énergiques, rendant avec beaucoup de précision les caractéristiques des différents terroirs, alors que ces dernières me semblent gommées en 2009.

Stéphanie Chénier a écrit:Je n'ai pas trop suivi ce qui s'est passé avec les millésimes récents comme 2018 et 2019: conditions météorologiques, style des vins, etc.

Par exemple, en Bourgogne, certains profils ressortent (pour moi):

En rouge:
-millésime plus chaud et gourmand (2009, 2015) - encensés par plusieurs
-millésime plus équilibré entre la substance et la tension (2010, 2014, 2016) - que j'aime beaucoup
-millésime plus léger en raison des grands rendements (2017) - donc accessible plus jeune
-millésime plus frais (2011) - parfois trop vert sur certains vins
-millésime fruité plus simple (2013) - pas les plus complexes mais très bons en ce moment
-millésime plus difficile à cerner - me semble souvent fermé (2012)

En blanc:
-millésime plus chaud, moins tendu (2009, 2015)
-millésime avec beaucoup d'acidité (2011, 2014, 2017)
-millésime équilibré (2010, 2016)
-millésime plus fruité et parfois exotique (2013)
-millésime plus difficile à cerner (2012)

Avant que certains lèvent les barricades et demandent l'aide de Gavroche pour crier à la sursimplification et au "millésisme" (équivalent de racisme contre un millésime   ), ce sont des idées générales sur le style du millésime.  Ça ne tient évidemment pas compte des facteurs majeurs que sont le terroir, le soin des vignes, la vinification et la philosophie du domaine!  

Je trouve intéressant de dresser un portrait des millésimes, au-delà de ce qu'on trouve sur les tableaux avec des notes (qui en disent peu) et sur les sites officiels (qui trouvent toujours une manière de faire un bon marketing peu importe les aléas de la météo), pour m'aider à orienter mes achats selon mes goûts.

Mes questions:
-vos idée sur le portrait des millésimes dressé ci-haut pour la Bourgogne
-votre portrait pour d'autres régions que la Bourgogne
-que savez-vous sur les millésimes plus récents: 2018 et 2019?

Très bon sujet Stéphanie et beaucoup de bons commentaires faits à date sur le sujet, comme je n’ai pu aller en Bourgogne pour déguster les 2018 ou 2019 comme Michel, Vincent ou Yves, je n’ai pas assez d’expériences avec ces vins pour donner une opinion éclairée.

Quelques constatations pour moi:
- J’aime beaucoup 2017 en blanc jusqu’à maintenant, les vins me semblent plus approchables en jeunesse même que les 2014 que j’adorent aussi.

- Pour moi, les 2016 sont prometteurs effectivement, surtout en rouge, mais pas toujours équilibrés et le millésime ne me semble pas homogène. Le jury délibère toujours pour moi, surtout en blanc.

- Pour 2015, d’accord avec Michel sur les rouges même si il faut être très patients je pense. Et je trouve les blancs meilleurs dans plusieurs cas qu’anticipés et pas si exotiques ou riches que les blancs 2009.

- 2014 est magnifique en blanc, J’essaie de les attendre un peu. 2014 en rouge c’est bien, frais et purs, mais certains vins que j’ai bu étaient plus minces ou manquaient de maturité, d’autres étaient magnifiques.

- D’accord sur les commentaires faits en général sur 2013, plus simples et fruités mais bons en ce moment.

- Les 2012 sont effectivement une énigme et un millésime que j’apprécie moins, mais heureusement j’en ai peu comparativement aux autres

J'ai beaucoup de 2012 en rouge, je reste confiant. Je les entamerai d'ici deux ans. Ils étaient tellement bons en jeunesse, je crois que c'est simplement une période de fermeture. Les Évocelles de Boillot se goûte déjà bien, quelques Barthod bus en 2019 étaient très bons, encore jeunes. Ne perdez pas la foi!

Stéphanie Chénier a écrit:Des bonnes lectures Vincent: intéressant.

Et 2018-2019?  Qu'en pensent les vignerons et les critiques?  Et vous (si vous avez eu la chance de goûter sur fût par exemple)?

Mes quelques expériences avec 2018 (pour la plus récente voir mon dernier cr) sont assez prometteur, c'est assez accessible en jeunesse et montre des signes que ça va bien vieillir.

Dagenais, Simon a écrit:

Stéphanie Chénier a écrit:Des bonnes lectures Vincent: intéressant.

Et 2018-2019?  Qu'en pensent les vignerons et les critiques?  Et vous (si vous avez eu la chance de goûter sur fût par exemple)?

Mes quelques expériences avec 2018 (pour la plus récente voir mon dernier cr) sont assez prometteur, c'est assez accessible en jeunesse et montre des signes que ça va bien vieillir.  

Tu compares ça à quel millésime ?

Jonathan Marquis a écrit:

Dagenais, Simon a écrit:

Stéphanie Chénier a écrit:Des bonnes lectures Vincent: intéressant.

Et 2018-2019?  Qu'en pensent les vignerons et les critiques?  Et vous (si vous avez eu la chance de goûter sur fût par exemple)?

Mes quelques expériences avec 2018 (pour la plus récente voir mon dernier cr) sont assez prometteur, c'est assez accessible en jeunesse et montre des signes que ça va bien vieillir.  

Tu compares ça à quel millésime ?

Comme je me suis concentré principalement sur les appellations des moindres villages/budget friendly du type Monthelie, Pernand-Vergelesses, Savigny-les-Beaune de la côte de Beaune c'est difficile à dire. Honnêtement je suis pas certain comment parler de ces villages sans sonner prétentieux. Par contre, ce sont les appellations que j'ai principalement les moyens de boire, donc self burn I guess!

Je vais le comparer avec le millésime 2014 du même niveau d'appellations et jusqu'à présent c'est similaire, voir même plus équilibré dans ces villages.

2018 devrait être un grand millésime en rouge, voire un très grand chez certains.

Le regretté Michel Lafarge, décédé en janvier à 91 ans a déclaré que le millésime 2018 lui rappelait les grands 1990 et....1959! Ce dernier étant peut-être le plus grand millésime du 20e siècle à Volnay, c'est toute une référence. La dégustation au domaine l'a confirmé: un millésime d'anthologie là-bas.

Didier Delagrange comparait 2018 à 2015 et 1990....

J'ai eu la chance de goûter chez quelques domaines de la Côte de Nuits et c'était très bon. Il y avait parfois des vins trop solaires, mais en général, très belle qualité.

En blanc, un millésime de plaisir. De beaux équilibres, des vins charmeurs, sans toutefois la tension et la profondeur de 2017.


Sachant que c'est l'année de naissance de mon petit bonhomme, vous pouvez deviner qu'il y aura beaucoup de 2018 à la maison!