Souper Château de Beaucastel avec Thomas Perrin

J’ai eu la chance d’assister le 12 octobre dernier à un souper animé par Thomas Perrin du fameux Château de Beaucastel. Voici mes impressions sur les vins servis pendant le repas.

Pour ceux que ça intéressent, Thomas Perrin m’a dit que selon lui le millésime 2011 ne fut pas facile, il le trouvait d’un style qui serait comparable à 1996.

Château de Beaucastel Châteauneuf-du-Pape Blanc 2009
Un nez explosif, exotique, avec de la pêche mûre, des agrumes, du cantaloup. La bouche est d’une belle richesse, avec une bonne acidité pour le millésime et la région, de sorte qu’il ne manque pas de fraicheur. Certaine minéralité en finale. Une belle réussite même si l’accord avec le foie gras était moyen. 90-91+ pts

Château de Beaucastel Châteauneuf-du-Pape Blanc Cuvée Roussanne Vieilles Vignes 2009
Nez envoûtant, de miel, fleurs jaunes et un peu de pain grillé. La bouche est magnifique, minérale et épicée, grasse et longue avec une salinité subtile en finale. WOW! C’est vraiment superbe et délicieux avec les pétoncles. 95 pts

Château de Beaucastel Châteauneuf-du-Pape Hommage à Jacques Perrin 1995
Le nez est très animal, on y sent la puissance du mourvèdre tel que l’expriment certains Bandol en jeunesse. On perçoit aussi des nuances d’iode et de fruit noir (bleuets).
La bouche est toute aussi sauvage, tannique, droite, avec une bonne fraicheur. Un style très “1995”, en structure, mais il a aussi du fruit cet animal! C’est un vin encore bien jeune, avec certainement quelques décennies devant lui. Il prend de la finesse avec l’aération mais demeure bien vigoureux, avec beaucoup de volume mais aussi une classe certaine. Impressionnant, c’est la bête sauvage domptée de main de maître. 95 pts

Château de Beaucastel Châteauneuf-du-Pape Hommage à Jacques Perrin 2001
Le nez du 2001 possède aussi ce coté animal, mais avec davantage de fruit noir (mûres), de l’olive noire et quelques nuances iodées. La bouche me semble plus soyeuse que le 1995, quoique très virile également. La densité du vin impressionne, c’est ample et long, comme un coulis de petits fruits avec une très solide colonne vertébrale! La finale est spectaculaire, réussissant l’exploit de paraître très fine, avec de très jolies saveurs de confiture de mûres et de framboises. Très long, large et complexe, c’est un très grand vin, encore si jeune, qui franchira les décennies avec une assurance presque insolente.

C’est ma troisième expérience avec ce millésime du HJP et de loin la bouteille la plus ouverte, imposante et envoûtante, sans doute grâce au long passage en carafe. C’est un style viril qui n’est pas pour tout public, mais ce vin tutoie les anges et frise la perfection, qu’il atteindra peut-être d’ici 5 à 10 ans. WOW!! 97-98 + pts

Château de Beaucastel Châteauneuf-du-Pape 1990
J’avais l’impression de retrouver, avec émotion, un vieil ami.

Un petit coté animal au nez, mais rien en comparaison des HJP. Il a des arômes plus classiques de garrigue et de viande grillée. La bouche est élégante, presque bourguignonne. Un vin abouti, épicé, qui n’a pas la densité ds HJP bien sûr, mais qui s’exprime avec grâce dans un registre plus aérien. Un magnifique vin, jeune adulte, qui a sans doute quelques décennies devant lui. Superbe! 94 pts

Le dessert fut accompagné d’un Muscat Beaumes-de-Venis 2008 correct mais un peu quelconque, gêné de devoir suivre une telle succession de grands vins. Heureusement, le repas servi par l'Auberge Saint-Gabriel fut, lui, à la hauteur.

Merci des commentaires les amis, la beauté de la chose est que la SAQ offrait d'acheter les vins goûtés à prix pas si fous que ça pour le marché (dont le HJP 2001 moins cher que le 2007 vendu récemment!)

Quel beau vin.....je n'ai pas d'expérience avec le vieillissement de Châteauneuf blancs, j'aurais donc tendance à lire ce que Parker et le site du domaine en disent. Chose certaine, c'est déjà un vin spectaculaire.