Semaine du 29 décembre 2024

Gilles Bonnefoy La Madone Côtes du Forez Dacite 2023
Couleur violacée comme je n'en vois presque jamais pour du gamay. Nez de fruits noirs, d'épices, de betteraves et de fleurs mauves. En bouche on sent la concentration, mais c'est gourmand et juteux, très fruité, juste assez épicé et malgré tout, aucunement lourd. Un style que j'ai bien aimé et qui fait différent. Excellent (91)

Corton Clos du Roi 2013, Domaine Camille Giroux, Bourgogne Couleur moyenne/faible saturation sur le rubis avec léger reflet grenat. Le nez est sur les petits fruits rouges, terre humide, écorce d'arbre, truffle, pointe boisé. En bouche c'est ciselé, pas très large sur les notes de fruits acidulé, très minéral et des belles notes secondaires, long et complexe, un peu sévère mais j'aime beaucoup ce style droit et sérieux qui montre le terroir avant la générosité du fruit. Il me fait pensé à un Volnay 2016 de Lafarge bu récemment. 17,5+/20

Vintage 1992, Quinta do Vesuvio, Porto Couleur rubis, bien saturé au pourtour grenat montrant un Porto qui a quelques années en bouteille  Nez très frais, sur les figues confites, bleuets, miel, menthol. La bouche est ronde et gourmande, les tannins sont fondus, le vin se donne sur la générosité et la soyesse.  Beaucoup de plaisir! 17+/20

Après un Pascal Robin Chablis Vallée Sébillon 2022 tout à fait délicieux et typique de la région (il méritera son propre CR à la prochaine, il m’en reste 6!), je débute l’année avec un de mes vins préférés:

Ridge Vineyards Lytton Springs Sonoma County 2014
Couleur cerise noire. Nez de fruits noirs, de prunes, épices, terre, cèdre, cigares… à la Ridge! En bouche ça goûte la cerise noire, la mûre, le vieux bois, l’anis et un côté fleurs séchées. Longue finale savoureuse sans chaleur (fait 14,4%). Loin de son plein potentiel (je dirais que pour être à mon goût, 8-10 ans encore) et pour cela il perd quelques points. Pour le moment Excellent+ (92)

Nos derniers échanges m’ayant donné envie d’ouvrir ma dernière 2012 du Domaine :

Buisson-Charles Goutte d’Or meursault 1er cru 2012 : couleur dorée appuyée, mais bien brillante. Nez qui s’ouvrira sur de jolies notes de fruits jaunes et blancs, de fleurs jaunes, avec des touches ravissantes de gingembre, de cannelle et de poivre blanc. Un bouquet pur et racé. La bouche est déliée, assez riche, ample et satinée, avec un très bel éclat. Finale soutenue, un rien amère, où la richesse et les notes épicées se répondent harmonieusement et donnent envie à la prochaine gorgée. Un vin de texture, un rien baroque, plus évolué peut-être que le Genevrières, mais dont la douceur et l’harmonie le positionnent pour moi au-dessus. Excellent.

Hermitage blanc 2013 - Chave: bu derrière une Pucelles de Leflaive il a clairement dominé les débats grâce à sa fraîcheur, son bon équilibre et ces notes de rhum blanc si caractéristiques de la colline à son meilleur. J’aime ces vins structurés , peu acides et construit sur la fraîcheur de leurs amers. Beau vin.

Musigny 2913 de Jacques Prieur: l’année était compliquée et le terroir rien moins que grand. Il en résulte un vin très racé avec une belle fraîcheur mais aussi une « végétalité » qui l’éloigne des canons de cette appellation si ventée sur la finesse. En même temps chacun sait que Musigny est toujours plus austère que les autres grands crus du nuiton en raison de sa fraîche situation en sortie de combes et en hauteur. Un joli vin, pas un grand.

Valandraud 2017: on a encensé puis critiqué les Thunevin à une époque où leurs vins avaient deux décennies d’avance sur les autres en terme de vinification, d’élevage, de rendements, de pureté…bref il a été le plus grand Bordeaux sans conteste pour moi pendant de nombreuses années…et il continue! Celui ci a tout: dense, pur, complexe et …accessible! Une leçon de vinification et de maîtrise. Merci au tandem et au supra-talentueux maître de chai, Lonsieir Dal Maso. Un vin étourdissant…dans une année bonne sans plus!

Pucelles 2018 - Leflaive: décidément je ne comprends pas ces vins qui manquent de tout en dehors d’un nez assez racé et pur. Mais dilué et amer sur une finale bancale. Est-ce ainsi que les Bourgogne blancs vivent? Vraiment pas a mon goût et pour se consoler un Perrieres 2017 de Roulot…encore pire!
Buvez des rouges!

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Nos derniers échanges m’ayant donné envie d’ouvrir ma dernière 2012 du Domaine :

Buisson-Charles Goutte d’Or meursault 1er cru 2012 : couleur dorée appuyée, mais bien brillante. Nez qui s’ouvrira sur de jolies notes de fruits jaunes et blancs, de fleurs jaunes, avec des touches ravissantes de gingembre, de cannelle et de poivre blanc. Un bouquet pur et racé. La bouche est déliée, assez riche, ample et satinée, avec un très bel éclat. Finale soutenue, un rien amère, où la richesse et les notes épicées se répondent harmonieusement et donnent envie à la prochaine gorgée. Un vin de texture, un rien baroque, plus évolué peut-être que le Genevrières, mais dont la douceur et l’harmonie le positionnent pour moi au-dessus. Excellent.

Le teroir est là…fallait-il l’amaigrir avec des doses de sulfite élevées ou lui donner dix/quinze ans de vie sur une matière détendue…je ne sais. Mais en 2012 j’ai décidé de le vinifier quasiment sans soufre. Car simplement je ne le supporte pas et c’est moi qui le mettait dedans!
Fossiliser des vins pour les amaigrir et les rendre immortels en communiquant sur le fait que le vieillissement les magnifient….pas pour moi! Surtout qu’ils ne se confient jamais vraiment.
Buvez vos blancs avant 15 ans. C’est mieux.
Bon allez un vrai contre exemple: Pouilly terroir de Vergisson 2000 de Merlin: frais parfumé, texture de soie, concentré…une petite merveille. Parfois on pense des trucs et hop…une bonne claque vous rappelle toute l’imprévisibilité de la dégustation. Un TRÈS grand vin qui prouve que Pouilly est un terroir extraordinaire .

Domaine Rossignol-Trapet Gevrey-Chambertin Vieilles Vignes 2018
Couleur rubis mat semi-translucide. Arômes où les petits fruits et les épices dominent, avec un peu de terre et de roses séchées. En bouche c’est tout en fruits encore une fois. Élégant, suave, ça charme sans être racoleur, finalement assez longue sur des notes d’épices. Un vin qui représente tout ce que j’aime du pinot même s’il ne « casse pas la baraque », mais très appréciable et a un prix qui reste accessible pour un village. Excellent (91)

Sans prise de notes, deux vins au style léger et gouleyant bus récemment:

Domaine Miolanne Volcane Rouge Côtes d'Auvergnes 2023
Couleur rubis éclatante. Aussi expressif au nez qu'en bouche, c'est tout en fruits rouges avec un peu d'épices, de fumée ainsi qu'un acidité rafraichissante. Très bien+ (90)

Pastoral Rococo Vin du Québec 2023
Issue de l'activité de négoce de la Maison Agricole Joyhill, cet assemblage de Chancellor 50 %, Petite Perle 26 %, Frontenac 24 % faisant 11,1% me rappelle tellement les bonbons cherry blasters! Même goût (en sec) et acidité mordante comme j'aime parfois (et c'est le cas ici). Peut-être un peu simple, mais vraiment agréable à boire! Très bien (89)

Beaucastel 2006, CNP, 90$ en 2010.

Robe brique/brune moyennement dense et nette. Le bouchon sent le bouchon...Le vin sent l'oxydation...et le bouchon. Bouche: ouache.

Beaucastel 2007, CNP, 90$ en 2010.

Robe grenat/brique plus soutenue que la précédente et nette. Bouquet: compote de fruits rouges et noirs, mélasse, végétal noble, j'ose dire fruits secs (dattes/pruneaux). Les arômes saisis au nez se retrouvent en bouche: compote de fruits noirs et rouges mais pas sucrée, mixée avec dattes, le tout soutenu par une texture de velours et une tension de bon aloi. La longue finale rajoute de l'amertume et une pointe sucrée. C'est harmonieux mais intense, ça ne fait pas dans la dentelle, limite lourd. À boire à petites doses. Ne figurera pas dans les plus élégantes et fines bouteilles de cnp que j'ai eu l'occasion de déguster.

Lendemain: tuilé, plus dark ? Bouquet envoûtant, une huile de truffe apparait, flottant au-dessus de la compote non-sucrée de fruits rouges et noirs. Rond, abouti, fondu, m'apparait vachement plus abordable et savoureux que la veille. Délicieux donc, mais avec 5 btles/6 défectueuses, ça revient cher le Beaucastel...

(c'étaient mes dernières de 3 bouteilles chaque. Le 2006: 2 oxydées + 1 bouchonnée. Le 2007: 2 oxydées + 1 savoureuse. Pour ceux qui en ont bu plusieurs, avez-vous fait face à ce manque de stabilité ?)

Pas très chanceux Alain

Seulement bu 3 bouteilles de Beaucastel selon mon souvenir, mais oui le 99 était oxydé / bretté à mort...

Alain Roy a écrit:

(c'étaient mes dernières de 3 bouteilles chaque. Le 2006: 2 oxydées + 1 bouchonnée. Le 2007: 2 oxydées + 1 savoureuse. Pour ceux qui en ont bu plusieurs, avez-vous fait face à ce manque de stabilité ?)

Pas goûté le 2006 mais le 2007: 6 bouteilles excellentes sur 6.

Vacances à la maison rime avec belles bouteilles! Hier soir ce fut:

Domaine Ganevat Les Chamois du Paradis Côtes du Jura 2013
Belle couleur dorée. Arômes de citron confit, poire pochée à l’anis, il y a aussi des notes d’air marin (d’ailleurs l’accord avec les huîtres a été excellent!). Belle texture ronde en bouche avec du fruit mûr, de la papaye, des saveurs d’agrumes, un peu d’épices et une finale saline là où l’acidité apporte un bel équilibre. Superbe (93)

Château Lafon-Rochet GCC St-Estèphe 2006
Couleur grenat sombre. Nez de cassis et autres baies foncées, d’épices (muscade), de feuilles mortes, de tabac ainsi qu’un peu de fumé. En bouche on sent de fins tannins, il reste moins de fruits, mais on y retrouve en plus des notes d’évolution des saveurs de chocolat amer et épicé. Finale assez longue. Bien, à point et délicieux sans être mémorable. Très bien (89)

Condrieu 2020 Guigal: on sait que ces vins ne sont pas à l’aise sur la durée et qu’il vaut mieux les boire jeunes pour en profiter pleinement. Ce « générique » de la grande maison rhodanienne est en général plus léger et moins tactile que la grande Doriane et il faisait pourtant frais, jeune et fringant . Couleur or-vert très claire, bouche parfaitement mûre mais sans lourdeurs et finale sur les fruits jaunes, très racée. Du beau boulot!

Chateauneuf du Pape - Beaucastel 2012: un vin que j’aime beaucoup et qui sans être le plus excessif du secteur garde toujours un bel équilibre grâce aux amers de ses vieux mourvedres. Pour l’anniversaire de Louis on cherchait à se faire plaisir et tout en appréciant ce vin bu dans un trois étoiles il ne nous a pas complètement convaincus…la faute à une touche phénolée qui pour être discrète n’en était pas moins là. Dommage car la matière était là et le caractère du vin bien présent.

Chambertin 2011 - Mortet: dans ce millésime compliqué et marque parfois par des notes de pyrazine, celui-ci s’est montré impeccable de pureté et d’une insolente jeunesse. Pas grand chose à dire qu’un vin à la forme idéale, vinifié de manière juste et à la hauteur de son pedigree. Respect.