Les saveurs du sol dans le vin, vous y croyez?

Suite au commentaire de Yves sur les sols volcaniques je voulais ouvrir le débat et apporter ma croyance sur le sujet. Je parle seulement des arômes/saveurs/flaveurs ici, car évidemment le sol laisse sa trace, si l'on le veut bien

Je sais que l'on avait déjà débattu sur la minéralité dans le vin. J'aime bien la définition qu'Olivier Collin avait apporter un jour : ''Si l'on prend 2 eaux de source et que l'on analyse leurs différences, elle ne peut s'exprimer que par leur minéralité, donc les roches et les sols avec laquelle elles ont étés en contact'' Truc du genre

D'autres dirons que la minéralité provient du sol, de la réduction ou encore, comme une eau minérale, c'est un vin avec des bulles ahah

Maintenant est-ce que cela s'applique au vin? J'ai de la difficulté à croire que des particules du sol puissent avoir un contribution aromatique directe suite à leur ingestion par les racines durant son absorption d'eau. Est-ce que par contre les minéraux qu'elle absorbera avec cette eau pourront se lier plus tard avec les molécules de saveurs présentes dans toute la grappe et en modifier leurs impacts aromatiques?

Par contre, je suis d'avis que si l'on sent une odeur, c'est qu'il y a une molécule en suspend quelque part qui nous permet d'avoir sa sensation. Cette molécule peut très bien se déposer sur les grappes de raisins et finir dans la cuve de vinification. En quelle concentration doit-elle être présente pour avoir un impact? Pas plus que la concentration qu'elle peut avoir dans l'air lors de notre passage.

Donc lorsque l'on sent la garrigue, les herbes de Provences, l'air salin, le sapinage ou l'eucalyptus de la forêt ou encore la cendre... Ses arômes pourraient tout autant provenir de leur environnement connexe, y incluant le sol.

Ensuite pour les trucs de coquillages comme le mentionne Ludwig. C'est peut-être un peu la même association que l'on fait avec la minéralité. Une odeur à laquelle on donne un nom et tout le monde s'entend. Comme le plant de tomate avec les vins Chiliens au Québec alors que selon Don Max, personne ailleurs dans le monde n'en parle. Mais je reste convaincu que le sol laisse sa signature dans un vin, par son impact sur la température, sa fertilité, sa rétention d'eau et sa composition. C'est pour cela qu'il est impossible de faire des vins de style Chablis en Meursault même en récoltant plus tôt tout comme il est impossible de faire des vins d'élégances sur des sols de schistes qui donnent toujours de la richesse aux vins. Ensuite si l'on macère pendant 3 mois avec décuvages multiples avant de démarrer la fermentation avec différents produits, on va définitivement marquer le vin plus que l'influence de son sol.

Question complexe!
Est-ce que l'ambiance aromatique peut modifier le vin? J'y crois.

Michel Therrien a écrit:Question complexe!
Est-ce que l'ambiance aromatique peut modifier le vin? J'y crois.

C'est quoi ça?

Des parfums qui dansent?? Des fleurs de bonne humeur?? Un groove aux fraises??

je crois l'avoir déjà partagé au printemps dernier, mais rien ne vaut mieux que la lecture de l'article suivant (open access) pour que tous aient les bonnes bases sur ce sujet complexe et fascinant...
https://www.mdpi.com/2306-5710/4/4/77/pdf

Michel Therrien a écrit:Question complexe!
Est-ce que l'ambiance aromatique peut modifier le vin? J'y crois.

Parlant d’ambiance aromatique: article interessant sur la possible impact des feux de forêt sur les vins de l’Okanagan.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1830412/vignobles-colombie-britannique-fumee-vendanges-viticulteurs

Je ne l'ai jamais fait mais il semblerait que laisser des gallons de peinture dans sa cave à vin ne serait pas une bonne idée.

Est-ce-que l'ambiance aromatique n'imprègne que le vin en bouteille mais pas la vigne?

Je perçois l'ambiance aromatique au dessus du sol de façon bien différente de celle en dessous du sol. Au dessus du sol, les particules ambiantes se collent à la grappe, sont récoltées et font partie du vin, pour le meilleur (levures indigènes) et pour le pire (cendre de feu de forêt, pesticide, cuivre...). Elles n'ont pas besoin d'être assimilées par le raisin, elles s'y collent.

Sous la surface, les experts et les amateurs de vin insistent énormément sur la géologie du sol, au point d'en faire une idéalisation et de croire à une relation directe sur l'aromatique des vins. Sans avoir une connaissance profonde en la matière, j'ai l'impression que la vie du sol a un impact beaucoup plus grand que la géologie sur le devenir d'un vin. Insectes, microbes, mycorhizes, interrelations avec les végétaux ambiants... Je ne nie pas l'influence du premier, ils sont interreliés de toute façon, mais on parle beaucoup moins du deuxième, je trouve...

Je suis d'accord avec Francis.
Les transferts "sous le sol" sont essentiellement sous formes ioniques et inorganiques qui n'ont, individuellement, pas de goût, ni d'odeur...
La littérature montre clairement que les aspects physiques de la géologie, tels la géomorphologie, la pente, l'exposition, la porosité et la perméabilité, etc., ont beaucoup plus d'influence sur la "qualité" du vin que les aspects géochimiques (compositions chimiques), sauf bien sur, en cas de carences graves ou de pollution. D’où la nécessité d'un sol en "bonne santé"...