Semaine du 10 mai 2020

Emmanuel Houillon (Maison Pierre Overnoy) Chardonnay Arbois Pupillin 2015

Ça fait longtemps que j’avais visité Overnoy, malheureusement maintenant victime de la surenchère. D’abord heureux de tomber sur une bouteille clean, d’une robe paille très jurassienne mais à l’aveugle j’aurais certainement pensé à un Chenin de la Loire de haut calibre, plus Leroy que Collier car aucune notes d’élevage. Le nez ne nous emmène pas nécessairement clairement au Jura, mais il est époustouflant avec des notes de melon de miel mur, foin, mandarine, mur mais tout en finesse. La bouche est tendue et tranchante un niveau étonnant compte tenu du millésime, la finale longue et saline. C’est honnêtement ce j’ai vu mieux en Jura après ou au même niveau (a revisiter dans 10 ans) que Vignes de mon père de Ganevat. Littéralement un grand vin, un tour de force de produire en nature avec cette pureté et ces aromatiques, on peut comprendre comment le domaine a fait des petits... 95 (facile...)

Raul Perez Godello 'Ultreia' Bierzo 2017

Une belle bouteille pour commencer mon premier vrai weekend en 2 mois (depuis le début de la pandémie c'est du 6 -7 jours/semaine dans 2 magasins... liquor store are booming right now). Ca me rappelle un blanc bourguignon à mi-chemin entre Chablis et côte de Beaune puisqu'il y à du bois neutre et bien intégré. Le nez est charmeur avec des notes de pamplemousse, de fruit tropicaux, melon, minérales et légèrement herbacée. En bouche, les saveurs sont concentrées et soutenues. L'acidité; bien que présente et centrale n'est pas dérangeante, loin de là. La finale est longue avec juste une touche d'amertume.

7000 bouteilles produites pour cette cuvées et j'en ai quelques une dans mon cellier, je pourrai suivre son évolution dans les prochain 5-10 ans. J'ai maintenant hâte de déguster la cuvée Ultreia La Claudina DO Bierzo godello pour voir si la différence de prix en vaut la peine.    

Hier soir :

Frédéric Savart Bulle de Rosé premier cru extra-brut champagne : Assemblage de 65% de pinot noir, 30% de chardonnay et 5% de rouge d’Ecueil. Dégorgement 2017. Couleur pâle, plus pêche, voire pelure d’oignon. Nez fin sur des notes de pêche justement, d’orange sanguine avec quelques nuances épicées et florales. L’effervescence est marquée en bouche au départ. Au fur et à mesure que le vin se réchauffe et s’aère, la bouche gagne en volume, l’aspect crémeux s’affine et porte longuement les arômes dénotés au nez. La finale est longue et précise, minérale, et le dosage (6 grammes) ne se fait pas sentir le moins du monde. Fort différent d’un rosé de saigné, ce rosé « traditionnel » se signale par sa grande finesse, son élégance et sa longueur. Très bien, voire plus.

Clos de la Roche gc 2009, La Pousse d'Or, acheté en 2012, 200$.

Pnp. Rubis bien rubis, un peu mat, orangé au pourtour, moyennement soutenu (plus que le Lambrays 2009 et aucun rapport vieillot à l'oeil ici). Bouquet subtil et austère mais ça pinote. 2ième sniff: déjà moins austère et ça pinote. La 3iéme: du petit fruit rouge frais, des fleurs des champs, des épices douces, petite pointe mentholée. Invitant.

En bouche, entrée en douceur sur une texture tendre, soyeuse, touchante. S'ensuit un fruité rouge opulent, frais et sec, supporté par une forte acidité et de solides amers. La finale est longue et intense, sur le fruit oui mais un peu trop appuyée sur les amers qui ne font pas dans la dentelle. C'est le contraire de vieillot ici, c'est trop jeune et un coup de carafe lui aurait fait du bien. Un jus bien plus masculin que féminin, en pleine forme et avec beaucoup de caractère mais un peu trop costaud pour ma fine gueule. Pas mal sûr que demain il va être meilleur, il a intérêt car c'est ma dernière bouteille. Ma déception face à ce gc ce soir ? Il n'y a pas de finesse là-dedans...

Lendemain: le restant en carafe une heure. belle et jeune robe. bouquet subtil et austère mais ça pinote, bref a peu bougé, un peu de fumée. a peu bougé en bouche également: superbe texture mais rien d'autre de superbe...jeune, fruité, vif, costaud et amer. bye bye 2009 ! le 2010 next week...

Chapoutier St. Joseph Les Granits 2009
Nez très charmeur, sur le poivre, le bacon et l'expresso, le fruit est pure et concentré, la finale marquée par une acidité et des tannins polis mais encore solides. Sur son sweet spot, mais le tout peut encore supporter une garde de 5 ans au moins. Les 2009 de la région m'ont rarement déçu. On y retrouve une grande maturité mais rien de trop chaud. Équilibre et précision exemplaires ici, c'est dommage que les vins de Chapoutier aient tant augmenté de prix. 92-93

Yves Martineau a écrit:

Stéphanie Chénier a écrit:
Domaine Louis Boillot Volnay "Les Grands Poisots" 2007

Cette cuvée est pour moi une anomalie, c'est quand même un villages et un 2007! Les vins de Louis Boillot sont habituellement aimables en jeunesse, mais pas cette cuvée. Je me demande si c'est similaire chez Pierre Boillot, messieurs les Bourguignols et chez d'autres producteurs?
[/i]

J'avais oublié de te répondre maître.
Le vin du Domaine Lucien Boillot (Pierre) du lieux-dit Grands Poisots est un vin blanc de Pinot Beurot (exclusivité de Kermit Lynch). Son village de Volnay rouge est aussi du Grands Poisots mais sans le revendiquer car en assemblage avec une parcelle de 1er cru déclassé. Nous importons les 3 premiers crus de Volnay qu'il produit soit soit Clos des Angles, Brouillards et Caillerets et aussi son village (vin tendre et charmeur).

Historiquement, la parcelle de Grands Poisots de Lucien Boillot (avant la séparation de Louis et Pierre) comportait une part de pinot beurot (gris) complanté. Tout est était récolté et vinifié ensemble et le beurot avait le même rôle que le viognier en côte-rôtie : apporter du gras, du sucre.

Quand les vignes du domaine ont été séparées, Pierre s’est retrouvé avec une parcelle de Grands Poisots qui comportait trop de beurot pour continuer à vinifier grains mêlés. Il a donc décidé de vinifier le beurot séparément et d’assembler ses pinots de Grands Poisots avec ceux d’une autre vigne.

De ce que j’ai pu voir, Roche de Bellene et Joseph Voillot jusque dans les années 90 réclament le lieu-dit en plus de Louis Boillot.

Michel Therrien a écrit:

Yves Martineau a écrit:

Stéphanie Chénier a écrit:
Domaine Louis Boillot Volnay "Les Grands Poisots" 2007

Cette cuvée est pour moi une anomalie, c'est quand même un villages et un 2007! Les vins de Louis Boillot sont habituellement aimables en jeunesse, mais pas cette cuvée. Je me demande si c'est similaire chez Pierre Boillot, messieurs les Bourguignols et chez d'autres producteurs?
[/i]

J'avais oublié de te répondre maître.
Le vin du Domaine Lucien Boillot (Pierre) du lieux-dit Grands Poisots est un vin blanc de Pinot Beurot (exclusivité de Kermit Lynch). Son village de Volnay rouge est aussi du Grands Poisots mais sans le revendiquer car en assemblage avec une parcelle de 1er cru déclassé. Nous importons les 3 premiers crus de Volnay qu'il produit soit soit Clos des Angles, Brouillards et Caillerets et aussi son village (vin tendre et charmeur).

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Historiquement, la parcelle de Grands Poisots de Lucien Boillot (avant la séparation de Louis et Pierre) comportait une part de pinot beurot (gris) complanté. Tout est était récolté et vinifié ensemble et le beurot avait le même rôle que le viognier en côte-rôtie : apporter du gras, du sucre.

Quand les vignes du domaine ont été séparées, Pierre s’est retrouvé avec une parcelle de Grands Poisots qui comportait trop de beurot pour continuer à vinifier grains mêlés. Il a donc décidé de vinifier le beurot séparément et d’assembler ses pinots de Grands Poisots avec ceux d’une autre vigne.

De ce que j’ai pu voir, Roche de Bellene et Joseph Voillot jusque dans les années 90 réclament le lieu-dit en plus de Louis Boillot.

Super intéressant: j'en apprends à chaque jour!  Merci les gars!  

Je ne savais pas non plus pour le Beurot dans ce cas, intéressant.