Vendredi dernier - Grande soirée bourguignonne !

On en a tous fait l’expérience.  On l’a vécu un jour et pour certains, à plusieurs reprises.  L’environnement d’une dégustation, le climat dans lequel se déroule celle-ci, les personnes présentes et pourquoi pas, les raisons pour lesquelles on a été conviés à un grand événement exercera assurément une attraction qui se traduira sur l’appréciation des vins qui composent ladite dégustation.

C’est exactement ce que nous avons vécu et ressenti vendredi dernier chez l’ami Yvan.  À l’automne dernier j’ai eu le privilège de participer à une dégustation de vieux bordeaux (grandes années issues de la décennie 80) et cette fois-ci elle mettait en valeur de grands bourgognes.  Comme il n’y a pas eu de compte rendu pour les bordeaux et afin de ne pas se faire gronder par Yvan   , je me suis investi à faire état de mes perceptions, et sentiments à l’occasion, au sujet des grands vins de cette soirée inoubliable.



Domaine William Fevre – Chablis Grand Cru Les Clos 2014.  Robe pâle avec des reflets verts, nez salin fait d’un mélange de citron et de coquillages. La bouche est minérale et soutenue par une bonne dose d’acidité qui demeure bien mesurée toutefois.  Finale acidulée de bonne longueur.  93 pts, plus dans 2-3 ans.

Domaine et Sélection – Meursault 1996 (vinifié et mis en bouteille par Jean-François Coche-Dury).  Les raisins de cette cuvée proviennent d’une parcelle des Vireuils.  Robe très foncée mais ne souffrant pas d’oxydation.  Les premiers arômes s’expriment principalement sur des notes d’orange sanguine et de noisettes qui ne sont pas désagréable.  La bouche toutefois, est en lien avec l’âge du vin tout en considérant que nous sommes face à un « village ».  L’acidité du vin est assez mordante et pourtant, je suis assez imperméable à celle-ci habituellement.  Ça demeure toujours très plaisant se faire présenter des vins blancs ayant parcouru plusieurs années et de ce fait ça vaut bien 90-91 pts.  J’aurais aimé déguster ce vin il y a environ 8 - 10 ans.

Domaine Camille Giroud – Chambertin Grand Cru 2009.  La robe la plus foncée des rouges.  Un nez assez timide porté sur les épices fines et la pivoine. Un vin assez dense, concentré et des tannins musclés sans agression.  Promis à un très bel avenir.  92 pts en ce moment, certainement beaucoup plus dans une dizaine d’années lorsqu’il aura développé une complexité.

Domaine des Lambrays – Clos des Lambrays 2005.  Fruits rouges abondant, principalement sur les fraises.  La bouche se présente sur un certain gras qui n’est pas déplaisant.  Un rare GC 2005 civilisé, abordable et charmeur.  Il y a un an, lors d’une verticale de Clos des Lambrays, j’avais donné 95 pts à ce vin et la première marche du podium.  Cette fois-ci, entouré de très grands bourgognes force est d’admettre que le contexte y est pour quelque chose, je lui ai donné 93 pts.

Domaine Leroy – Vosne-Romanée 1er Cru Les Beaux Monts 2013.  À l’ouverture de cette bouteille (environ 2 heures avant son service) une bombe de fruits a embaumé la pièce.  Même chose dans le verre.  Puissance olfactive assumée, sur la ronce, on aurait dit une DRC au nez, additionnée de fruits noirs.  Puissance en bouche, bonne mâche, bonne longueur agrémentée de notes de sève de cassis.  Très beau vin, oui bu très jeune et qui saura certainement se développer sur plusieurs années pour donner un vin d’exception.  Pour l’instant, 94 pts.

Domaine Robert Groffier – Bonnes-Mares Grand Cru 1999.  Wow !  Quel grand vin.  Bu en plein sur son « spot ».  Un nez spectaculaire.  Le plus beau de la soirée sans contredit.  Champ de fraises, champ de framboises, tantôt noisette, tantôt clou de girofle.  Je ne me lasse pas d’humer.  Bouche ample, tanins ronds, bonne amplitude en fin de bouche.  Un régal.  Hors Classe comme dirait Patessa.  Définitivement, le plus beau Bonnes-Mares bu jusqu’à présent. 96 pts.

Domaine Hudelot-Noellat -  Romanée St-Vivant Grand Cru 2002.  Bon !  Ça recommence.  On est encore dans le gros et surtout grand jus.  Ce qui surprend ici, c’est l’équilibre du vin.  On est franchement dans l’élégance, dans la finesse, dans le velours.  Que du raffinement.  Les tanins sont fins et surtout, ils s’éternisent en bouche.  Que du plaisir ! Il est aussi bon que le précédent.  96 pts.

Domaine de la Romanée Conti – Échezeaux Grand Cru 2007.  Toujours aussi envoutant le nez d’une DRC.  Bouquet de roses, d’épices et de fruits rouges.  La bouche est soyeuse, d’une texture lisse.  Finale sur une pointe acidulée.  Un autre régal.  93 pts.

Merci à l’ami Yvan pour cette grande soirée.  Souhaitant pouvoir revivre ce type d’évènement prochainement.

Merci Pierre pour le partage.
Tout un alignement.
Groffier, Leroy et DRC dans la même soirée...ya pire!

Superbe dégustation! Je suis vraiment impressionnée de constater que malgré les différents millésimes, appellations et producteurs; tous les vins semblaient sur leurs x. C’est très rare, compte tenu que dans ce type de dégustation, il y en a presque toujours un qui détonne. Curiosité: quel est le vin qui n’apparaît pas sur la photo et qui a fermé les livres?

Michelle, je crois que le Chambertin et le Beaux-Monts n'étaient pas encore arrivés sur leur x.  Tous les vins bus lors de cette dégustation apparaissent sur la photo.  Il n'y a pas eu d'extras. C'est Alain qui aurait été content La description des vins est dans l'ordre du service.  En fait, le dernier service était constitué des trois derniers vins listés.

Belle soirée Pierre.

Groffier peut tellement être parfait sur quelques crus avex 10-15 ans d'âge. J'ai énormément de misère à comprendre que les prix soient si intéressants encore.

Je dirais plutôt que les vins de Groffier sont moins spéculatifs que les domaines de même (ou moindre) niveau qui s'envolent aux enchères. Mais c'est en effet surprenant que ce ne soit pas plus spéculatif.

Après ça peut en effet être magiques avec quelques années de bouteille.