Semaine du 23 décembre

Domaine Christian Moreau Père & Fils 1er cru Vaillon 2017
Quelle surprise de trouver autant d'équilibre dans un vin si jeune. Les arômes de fruits mûris à point, aucune trace de verdure, une acidité bien dosée, une finale saline.

Domaine Paul Pillot Chassagne-Montrachet 1er cru La Romanée 2012
Un vin complet, qui emplit la bouche et tapisse les papilles. Les arômes de fruits jaunes du verger sont toutefois délicats.  L'attaque est gourmande puis le vin se retend et la finale est longue, avec une pointe de finesse.  S'approche dangereusement du niveau grand cru.

Domaine Alain Gras Saint-Romain rouge 2015
Ouvert une heure à l'avance, tout est en place.  Un nez parfumé, des petits fruits rouges légèrement acidulés, un bel équilibre.  La complexité équivalente à son rang.  Très bon en l'état.

Domaine Louis Boillot Gevrey-Chambertin 1er cru Champonnets 2013
Un drôle de hasard car j'ouvre une bouteille et un copain nous en sert une le lendemain!  J'ai carafé la mienne 2 heures alors que mon ami l'a servie après une heure d'ouverture je crois mais sans carafe.  La mienne est sur les fruits rouges, d'une grande pureté, se buvant tellement facilement.  Celle qui n'a pas été carafée démontre davantage de tannins et de tension, de terroir.  Les 2 traitements ont révélé de beaux vins, sous 2 jours différents.  La carafe permet de servir le vin seul, mais le vin était plus solide sans carafe si on souhaite accompagner la viande.

Stéphanie, le vin de Christian Moreau était son Chablis de base ?

Pierre Beauregard a écrit:Stéphanie, le vin de Christian Moreau était son Chablis de base ?

Ouf: j'ai perdu l'habitude des CR!

Non Pierre: c'est le 1er cru Vaillon.

Et le Chassagne de Pillot était le 2012.

Joyeux Noël à tous!

Je vous souhaite de beaux moments remplis d'amour avec vos proches pour les Fêtes.

 

Un petit CR de Noël:



Domaine Jean-Paul & Benoît Droin Chablis 1er crus Montée de Tonnerre et Mont de Milieu 2015
Ouverts 24 heures d'avance puis bouchon remis.
Cette microaération lente a révélé les vins sous leur meilleur jour.
Les arômes de fruits sont expressifs, davantage sur les fruits un peu plus mûrs pour le Mont de Milieu.  La tension est, tel qu'attendu, un peu plus présente pour le Montée de Tonnerre.  D'ailleurs, les vins me semblent s'être légèrement retendus par rapport à la dernière fois (en particulier ma note sur le Mont de Milieu de janvier 2017).  



Domaine Remoissenet Père & Fils Beaune 1er cru Grèves 2013
La légère amertume notée la dernière fois s'est dissipée.  J'ai carafé une bouteille 2 heures et l'autre a été ouverte en PNP.  Beaucoup de petits fruits rouges dans ce Grèves qui me semble accessible plus tôt que d'autres millésimes.  La bouteille non carafée présente davantage de tension et le petit côté plus sérieux, séveux des Grèves.  Plusieurs 2013 semblent beaucoup plus intéressants ces temps-ci qu'à leur sortie.

Domaine Joseph Drouhin Beaune 1er cru Clos des Mouches 2012
PNP.  Il y a encore beaucoup d'arômes primaires, sur les fruits foncés, mais la texture est très belle, tannique mais sans astringence.  Plus de complexité qu'escompté de ma part à ce stade-ci pour le millésime (les 2012 me semblent souvent fermés des temps-ci).  Très bon.

Domaine William Fèvre Chablis 1er Cru Montée de Tonnerre 2010
Nez réduit bouteille un peu évoluée, basse tension, mais une belle bouche crayeuse, le dernier verre était le meilleur. Une bouteille imparfaite, mais tout de même bonne. 89-90 pts

Très loin de la dernière prise à pareille date l'an dernier.

Delas Frères Côte-Rôtie Seigneur de Maugiron 2009
Belle bouteille, dans un style moderne, comme les vins de la maison. On n’y perd toutefois pas le côté floral de l’appellation. Bouche aux tanins soyeux, élégante mais tout de même puissante, sur le fruit rouge avec quelques notes de caramel. Longueur plutôt modeste pour un vin de ce prix. 90-91 pts

Yves Martineau a écrit:

Delas Frères Côte-Rôtie Seigneur de Maugiron 2009
Belle bouteille, dans un style moderne, comme les vins de la maison. On n’y perd toutefois pas le côté floral de l’appellation. Bouche aux tanins soyeux, élégante mais tout de même puissante, sur le fruit rouge avec quelques notes de caramel.  Longueur plutôt modeste pour un vin de ce prix. 90-91 pts

Un vin peut-il être ordinaire pour son appellation et bon à la fois? Je ne comprends pas ta note.

Je ne sais pas quoi dire de plus? Je ne lis pas le mot ordinaire dans mes commentaires...

Yves Martineau a écrit:Je ne sais pas quoi dire de plus? Je ne lis pas le mot ordinaire dans mes commentaires...

Je ne lis pas extraordinaire non plus...  Il n’y a pas d’enthousiasme ou même un brin de plaisir dans ton compte-rendu. Fruit rouge et quelques notes de caramel...lol! C’est assez « bâclé » non? Pour ces raisons, je pense que tu as trouvé ce vin ordinaire vs les commentaires dithyrambiques de Parker.

Un duo hier soir pour les calmars frits et la brochette de poulet.



Meursault 1er cru Bouches Chères 2010, Buisson-Charles
La robe est jaune or pâle.
Bouquet délicat avec notes de jasmin et de noisettes puis des poires mûres et des pêches.
La bouche est une caresse à la texture fine avec un côté aérien/vaporeux. Frais et délié, ce vin a un équilibre de dentelle.
Une grande bouteille....vin de nos noces en 2013.
18/20.

Chambolle-Musigny 1er cru Les Charmes 2008, Domaine Bertheau
La robe est rubis pâle.
Bouquet de bonne intensité avec des notes florales, du poivre, de la ronce et un fruité rouge acidulé. La bouche est ample et ronde, la chair y est fine (un rien faible), l'ensemble énergique avec une acidité un peu trop saillante. Bien issu de son millésime, le vin manque de fond et de densité mais quel beau nez!
16,5/20.

Quelques vins à Noël :

Morey-Coffinet Blanchots-Dessus chassagne-montrachet 1er cru 2010 : Couleur jaune assez foncé. Nez de praline, de crème anglaise et de fruits jaunes mûrs. Bouche pleine, grasse, affichant une réelle richesse. Finale assez longue, mais un peu monotone, voire pâteuse. Un vin réellement vineux, mais qui manque d’éclat, de peps. Bien.

Dujac morey-st-denis 2009 : Couleur plutôt pâle. Nez de petits fruits rouges, de ronce et de pot-pourri, marqué par la vendange entière. Bouche friande, parfumée, avec un côté craquant que n’ont pas tous les vins de ce millésime. S’il n’a pas la densité ni la complexité d’un grand vin, on trouve ici toutes les qualités des vins de cette grande maison. Très bien.

Bott-Geyl Sonnenglanz pinot gris alsace grand cru 2005 : Couleur assez foncée, mais bien éclatante. Nez de fruits exotiques séchés, de miel chaud, d’infusions, d’épices de Noël (c’est de saison!) et d’agrumes confits. Bouche large à l’attaque, généreuse, mais le tout se resserre en milieu de bouche pour atteindre un équilibre demi-sec en finale. Magnifique tenue, de la fraîcheur, de la précision et de la complexité … tout ça pour 40$ environ! Super en accompagnement des fromages. Excellent.

Château de Fargues sauternes GCC 1996 : Couleur foncée, plus évoluée que je ne l’aurais pensé. Passablement de champignons au nez, avec un aspect chimique peu agréable, sur fond d’abricot et de fruits séchés. Beaucoup de richesse en bouche (alors que la couleur me faisait craindre un vin partiellement oxydé), avec une grande longueur. Si l’aromatique me plaît peu, la structure du vin m’impressionne passablement … le dernier tiers, étiré sur quelques jours s’est montré d’une étonnante robustesse, délaissant quasi-totalement ses notes chimiques/médicinales et évoluant avec (une certaine) grâce. Des vins intuables … très bien, voire plus.

Hier midi avec l'ami Daniel et sa conjointe, au resto État Major, un diner bien arrosé.  Après le champagne de Hugues Godmé, brut réserve, une première pour moi et c'est tellement bon pour un petit prix que ça m'amène à dire que ce n'est pas la dernière fois.

Pour cette fois-ci, les blancs ont surclassé les rouges.  L'ami Dan a apporté un vin que j'apprécie beaucoup et le service étant à l'aveugle, comme toujours, j'ai callé, Meursault Goutte-d'Or 2009 de Buisson Charles.  Je me suis trompé de cuvée.  Nous étions plutôt sur Meursault Bouches-Chères 2009 de Buisson-Charles.  Couleur foncée, or assumée, qui, à première vue, nous fait douter, est-ce oxydé, c'est qu'on s'est fait prendre à quelques reprises (non pas sur B-C, mais plutôt sur l'ensemble de la Côte-de-Beaune) et les premières snifs éliminent toute crainte de pré-mox.  On est sur des notes de noisettes, de miel et de pèche rendant le tout des plus gracieux.  La bouche nous donne un certain gras, bien agréable combinant un poli nous renvoyant une richesse associée au millésime.  Intéressant l'avoir en bouche un long moment après avoir bu la dernière gorgée.  Ils font vraiment bon chez B-C. 92 pts.

La couleur du prochain était d'une telle pâleur, qu'il était permis de penser à la jeunesse du vin.  Pour tous(tes), à part le porteur, la bouche venait également confirmer l'intensité d'un vin que l'on a ouvert peut être de manière prématuré.  Eh bien non !  Le Monts Damnés 2008 de François Cotat s'est présenté sur ses plus beaux jours.  Une acidité encore mordante, une présence en bouche enveloppante, qui perdure avec une pointe d'acidité en finale contrairement au côté sucreux souvent observé aux vins produits par FC.  Quel plaisir.  Le dernier 2008 en cave de cette région, tout producteur confondu. 93 pts.

Morey-Blanc Bâtard-Montrachet 2014
Servi à l'aveugle, le vin semble ressembler à plein de choses sauf à du chardonnay (seule la finale discrètement beurrée susurre "chardonnay").  Un nez avec une pointe d'hydrocarbures (riesling?) puis des fleurs blanches et une pointe citronnée (assyrtico?).  En bouche la tension est légère (cépage du nord de l'Espagne?) et la texture est très délicate, sans note de chaleur (roussanne d'une région fraîche?).  Un vin d'une grande complexité, qui me semble atypique pour l'appellation et d'où pointe une très discrète finale sur les noisettes qui me fait craindre le pire pour la garde.  Très bon en PNP et à court terme.  Servi avec un tataki de loup de mer aux pamplemousses - l'accord fonctionne très bien.

Domaine Morey-Coffinet Bâtard-Montrachet 2012
Ouvert 2 heures d'avance puis carafé une heure.
À l'autre bout du spectre, typique du cépage et de l'appellation: un vin costaud, solide, gras.  Oui il y a de l'élevage, mais ses épaules tiennent davantage à sa structure et à sa complexité qu'au fût de chêne à mon avis.  Accompagne très bien le torchon de foie gras sur pain d'épices.  À servir légèrement frais pour l'instant car la chaleur le rend un peu plus lourd et mon 1er verre venait davantage me chercher.  Celui-ci me semble plus solide pour la garde.  Très très bon.

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:
Bott-Geyl Sonnenglanz pinot gris alsace grand cru 2005 : Couleur assez foncée, mais bien éclatante. Nez de fruits exotiques séchés, de miel chaud, d’infusions, d’épices de Noël (c’est de saison!) et d’agrumes confits. Bouche large à l’attaque, généreuse, mais le tout se resserre en milieu de bouche pour atteindre un équilibre demi-sec en finale. Magnifique tenue, de la fraîcheur, de la précision et de la complexité … tout ça pour 40$ environ! Super en accompagnement des fromages. Excellent.

Ça aurait été très bon également avec mon torchon de foie gras sur pain d'épices!  

Allo Stéphanie ! Stp envoie-moi un bonjour en mp que je puisse te citer et répondre, faut que je te parle !

Alain, il y a la touche pm sous son avatar ici...

Ah, d'accord, merci Yves !

Yves Martineau a écrit:
Delas Frères Côte-Rôtie Seigneur de Maugiron 2009
Belle bouteille, dans un style moderne, comme les vins de la maison. On n’y perd toutefois pas le côté floral de l’appellation. Bouche aux tanins soyeux, élégante mais tout de même puissante, sur le fruit rouge avec quelques notes de caramel. Longueur plutôt modeste pour un vin de ce prix. 90-91 pts

Mes impressions sur le magnum de 2006 ouvert a Noel sont similaires. Ca fait typique de l'appellation mais sans rien de plus. La Mouline 2003 a voler le show facilement

Hier, ma première et dernière bouteille du Domaine Jean-Claude Ramonet Chassagne-Montrachet 2015. Rubis d’intensité moyenne. Le nez n’était pas très bavard où fraise et rose se lancent la balle. Bouche très saline, ronde sur le fruit enveloppée par une belle acidité. Rien ne dépasse pour ce vin à l’équillibre d’école. Du bon jus! Mais je m’interroge sur les raisons qui justifient de rationner ce vin; petite production? Si non,  il serait plus simple d’en faire une histoire courte et de le mettre sur les tablettes....

Un souper de Noël nous a donné l'occasion de comparer les millésimes 1995 et 1996 du Château Lagrange, St. Julien, ce qui nous a montré un 1995 encore droit et tannique, face à un 1996 plus rond et aimable, qui a nettement emporté ma préférence.

1996: Un nez de tabac et de cèdre, une belle bouche suave, savoureuse et d’un équilibre idéal. Très beau. 91 pts

1995: nez de cèdre, plus droit et puissant, encore tannique,même un peu dur, avec de l’amertume. C’est bon, mais à plus de 20 ans, j’espèrerais davantage d’harmonie. 88 pts

Retour sur deux vins marquants pendant les fêtes

François Raveneau Chablis 1er Cru Les Forêts 2010
Nez complexe de champignons, de citron confit. La bouche a cette texture crémeuse que je retrouve souvent dans les vins du domaine, avec un côté très crayeux, une finale très fine, aérienne, dont seule la longueur moyenne le distingue d’un grand crû. Beaucoup de classe et de style, c’est vraiment délicieux. 92-93 pts

Graham Porto Vintage Port 1985
D’une jeunesse époustouflante, encore beaucoup de poigne. Profond, droit et fruité. La longueur aromatique est exceptionnelle.