Merci Monsieur !

Bonjour,

J’insiste souvent sur le fait que j’aime déguster des vins aboutis. Je peux devenir rasant quelque fois quand j’aborde ce sujet avec des amis ou des connaissances de vins. Je trouve que l’on boit en général les vins rouges trop jeunes. Mais, je comprends que plusieurs sont dotés de caves récentes. Et j’ai des amis plus jeunes également !!!

En cette fin d’après-midi avec ma tendre conjointe, je décide d’ouvrir un Bourgogne avec pas mal de millage. Je descends à la cave et j’y trouve un vin bien spécial pour moi. Le 1er millésime élaboré par un québécois pour ce Domaine. Qui est-il et de quel vin s’agit-il ?

Le bouchon est recouvert d’une substance noire un peu visqueuse. Ouache ! Bien nettoyé (à sec), j’y insère doucement le bilame. J’y vais avec précaution, mais ce satané bout de liège prend illico le sens inverse et glisse d’un coup vers le fond et se retrouve à voguer insolemment sur le nectar sacré.

Merde !  Fait chier ! Oh pardon, fait chuer !

On sort la carafe allongée et l’entonnoir muni d’un filtre. Et là, commence très doucement le transfert de la bouteille à la carafe. Le bouchon faisant obstacle à la sortie fluide du vin. Pas de soucis, le dépôt est important. On fait une moitié et on reviendra plus tard une fois celui-ci redéposé.

Pendant ce rite que j’adore, je ne peux m’empêcher d’approcher mes narines du débit faible mais comment odorant. Je crois bien que nous serons récompensé !

Une belle couleur rouge brique, des effluves de petits fruits rouges, d’épices fines, de bois nobles, de griottes. Nous sommes étonnés de ne pas retrouvés de ces arômes tertiaires si souvent rencontrés pour un vin de cet âge. Les arômes tertiaires n’étant pas un trait négatif pour moi quand il persiste du fruit.

L’attaque en bouche est tout en douceur. Le fruit est bel et bien présent. Le tout est supporté par un trait d’acidité parfait qui lui donne de la fraîcheur. Aucune aspérité, aucune sécheresse, le tout en parfaite harmonie. Belle longueur par surcroît !

Oui chérie ? Comment ? Encore un petit peu de ce nectar ? Voilà ma belle et tchin tchin !

Une magnifique bouteille ! Il va falloir en ouvrir une autre (pas la même) pour le souper parce que celle-ci a été sifflée comme pas une ! Je me garde tout de même quelques onces  pour voir l’évolution sur les prochaines heures. Il faut être fait fort pour résister aux dernières lampées !

Un vin bien fait, d’une grande année, d’un pédigrée royal, d’une main ‘’bleue’’ mais drôlement talentueuse. Bravo l’ami québécois !

Pascal marchand?

Yep!

Clos des Epeneaux 1985?

Son premier millésime a été 1985 chez le Comte Armand à Pommard.
J'ai malheureusement rarement apprécié un de ces vins mais je garde un excellent souvenir d'une visite avec lui à l'été 1998 tout juste avant qu'il ne quitte (un an plus tard).

1991?

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Clos des Epeneaux 1985?

Excellent Vincent !

Tu gagnes une dégustation en comité restreint pour une mini verticale de vieux millésimes !

Je l'ai dégusté à une reprise Yvan. Pas de bretts?

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Je l'ai dégusté à une reprise Yvan. Pas de bretts?

Nope! 0 bretts!

Meilleur que le 91 que nous avons dégusté ensemble il n'y a pas si longtemps. Quoiqu'il était pas mal quand même pour le millésime.

Pommard 1er cru, ça vieilli bien !

1991 est un fort joli millésime en rouge qui a souffert de suivre 1990 ainsi que de la très mauvaise réputation des rouges du Bordelais. Un peu comme les blancs 1992 d'ailleurs.

Il se trouve pourtant de très jolis 1991 à Bordeaux... Dont certains ont sans doute bénéficié d'une adjonction salutaire de quelques % du millésime 1990...

J'aime bien ce genre d'histoire............qui finit bien!