Dégustation Bordeaux 2004 - COMPLET

Merci pour les précisions maître !

La question de la notation....
porte à réflexion
porte à la confusion parfois
demande notre attention
relativité vs absolue

Bref à débat!

Les seconds : soit 91 ou 92
Les premiers : soit 92-93-94

Pas de grands écarts. Olivier qualifie parfois certains de mes CRS avec notation comme étant....je n'ai pas la citation exacte en tête.....mais en gros : démonstration claire de mes préférences ou de mon hiérarchisation des vins dégustés à ce moment. Je note rarement le potentiel mais je suis plutôt en mode plaisir actuel.

L'important est de connaître le descripteur et sa façon de faire.

Très bonne remarque et explication, Michel, j'ai l'impression que les commentaires d'Yves portent plutôt sur le potentiel du vin ( ce qui n'est pas un reproche de ma part, bien évidemment), mais c'est à mon avis très délicat en pure aveugle (sans rien connaître du vin servi) , ce qui n'est pas le cas en semi aveugle, comme dans cette dégustation des Bordeaux 2004.

Que tout le monde s’accorde sur un même vin me paraît non-seulement impossible mais… non-souhaitable. J’aime l’individualité : celle du vin mais aussi celle des gens qui le déguste. Lors de cette soirée, nous étions 10 dégustateurs passionnés et rigoureux mais aussi avec nos expériences et notre sensibilité face aux vins devant nous.

Nous avons aussi eu la chance de discuter de ces vins et chacun en ressort grandi de l'opinion des autres. Ces discussions sont difficiles aussi à intégrer dans un compte rendu personnel.
 
J’en ai personnellement beaucoup plus contre les prédictions de ce qu’un vin devrait goûter à un moment « x »…

Sage paroles d'amateur éclairé, Ian!

On le répète souvent, pareille dégustation est une chance de se faire une idée, certes, mais une idée basée sur des bouteilles données. Il serait surprenant que les prédictions tiennent la route de façon quasi-parfaite. Et ce ne fut point le cas ce soir-là!

Je ne ferai pas de commentaires détaillés sur chaque vin (pas le temps) mais plutôt quelques observations.

Premièrement, on n'est pas à l'abri de mauvaises bouteilles. Le vin de bienvenue généreusement apporté par Vietque, le Trotanoy 2004, avait des arômes bien plus évolués que l'ensemble des 2004 dégustés ce jour-là, ce qui est anormal. J'y suis retourné sur plusieurs heures et cette impression d'un vin fatigué ne partait pas.

De même, j'ai peut-être été le plus sévère avec Haut-Brion 2004 et mon explication tend vers un bouchon un peu trop généreux en oxygène. Le vin n'avait rien de l'élégance à laquelle on peut s'attendre de Haut-Brion 2004, ni au niveau aromatique, ni par sa masse tannique paraissant assez grossière. Si je devais me baser sur cette unique bouteille - ce que je ne ferai pas! - je n'y vois pas le potentiel vu par d'autres.

Outre le Haut-Brion, la vague de premiers crus était très nettement au-dessus de la première série. J'y ai personnellement vu des paires : une sur l'élégance (vins #1 et #4 - Margaux et Lafite au dévoilement) et des vins plus concentrés mais respectant le millésime (vins #2 et #3). Je suis assez impressionné que Mouton talonne aussi bien Latour à ce stade de leur vie, mais peut-être est-ce mon manque d'enthousiasme général envers Mouton qui parle ici...

Pour moi les deux vins de la soirée furent le Lafite Rothschild (95-96 pts) ainsi que le Margaux (94pts). Les deux sont partis pour une belle vie, toute en élégance.

Dans la première vague, j"ai particulièrement apprécié Haut Bailly, Montrose et Ducru (autour de 92pts). Très déçu par Léoville Las Cases dont l'élevage et le manque d'arrière palais ne sont pas dignes de son rang et sa réputation sur cette quille. D'ailleurs j'ai de la difficulté à comprendre comment cela se fait que personne parmi les pros ne commente le nez complètement dominé par l'élevage?!?

Parmi les nombreux et généreux extras amenés tous, le Montrose 1990 nous rappela à quel point un Bordeaux traditionnel avec 25 ans de bouteille est une expérience des plus complète...

Merci à tous!

Ian Champagne a écrit:Que tout le monde s’accorde sur un même vin me paraît non-seulement impossible mais… non-souhaitable. J’aime l’individualité : celle du vin mais aussi celle des gens qui le déguste. Lors de cette soirée, nous étions 10 dégustateurs passionnés et rigoureux mais aussi avec nos expériences et notre sensibilité face aux vins devant nous.

Nous avons aussi eu la chance de discuter de ces vins et chacun en ressort grandi de l'opinion des autres. Ces discussions sont difficiles aussi à intégrer dans un compte rendu personnel.
 
J’en ai personnellement beaucoup plus contre les prédictions de ce qu’un vin devrait goûter à un moment « x »…

Votre intervention, Ian, mériterait une développement plus précis, surtout dans sa deuxième partie. Les vins peuvent se déguster, en fonction de leur histoire et de leur terroir, c'est ce que je qualifierai de projection dans leur avenir,quand ils sont trop jeunes, mais aussi pour ce qu'ils sont au moment où nous les goûtons, soit il sont abordables au jour J et à l'heure H, soit ils le seront plus tard, mais on ne peut pas, à mon avis, faire abstraction de cette approche qu'attend le lecteur  qui souhaiterait ouvrir les mêmes vins qu'il possède en cave, dans la mesure où il pense être en phase avec le commentateur.

Pour ajouter à l'intervention d'Olivier, il faut souligner que Philippe Dhalluin a succédé en 2004 à Patrick Léon à la direction de Mouton Rothschild, et que les vins ont alors gagné en régularité depuis ce changement...

Belles critiques les amis.....

Petite mention des premiers grands crus après deux jours....Le Latour une longueur d'avance sur l'élégance et la profondeur du vin ( une personne avec moi me mentionnait qu'il ressemblait au style de Cheval Blanc...exotique....assez d'accord )....Lafite..très solide ...pleins et très belle longueur...un vin du niveau du Latour mais plus compact....Le Margaux...très fine élégance...belle longueur mais pas du niveau de Lafite et Latour...Mouton très très charmeur...beaucoup de fruit ...seule petite différence ...il ne semble pas avoir la race de terroir des trois autres...il est plus simple sur le côté psychique ....et le Haut-Brion...égale à lui même ...un drôle de vin...je ne crois pas à du bouchon tel que la mention d'Olivier, mais un vin mal fait d'un grand terroir....peut-être.....

J'aurais dont aimé être là!

#1 Vous revoir
#2 Une très belle dégustation
#3 Assister à la discussion, bouchon ou non, entre Martin et Olivier!

Michel Therrien a écrit:
#3 Assister à la discussion, bouchon ou non, entre Martin et Olivier!

Il y a malentendu : je ne pense pas que le Haut-Brion était bouchonné... Le vin me semblait plutôt asséché - par un excès d'oxygène? - tant au nez qu'en bouche.

Ce que nous avons dégusté ce soir-là ne correspond à aucun commentaire professionnel ou amateur que j'aie vu sur Internet...

D'accord Olivier....et non Michel même si cela est ton fantasme ....il n'y a pas eu de discussion...