La SAQ a versé 24 000$ à James Suckling

"La Société des alcools du Québec (SAQ) prétend depuis deux ans ne pas avoir payé pour les dégustations du critique américain James Suckling, qu'elle utilise dans l'une de ses campagnes de promotion. Or, contrairement à ce qu'elle avance, elle a payé près de 24 000$ pour les services de cet ancien chroniqueur du Wine Spectator."

Euh... sérieusement, quelqu'un pensait vraiment que c'était seulement du bénévolat de la part de M. Suckling???

« M. Suckling n'a pas été rémunéré par la SAQ pour effectuer ces dégustations »

Eric Laurence a écrit:
Euh... sérieusement, quelqu'un pensait vraiment que c'était seulement du bénévolat de la part de M. Suckling???

Le scénario présenté initialement était effectivement qu'il s'agissait d'une collaboration n'impliquant pas de rémunération : la SAQ avait fait grand cas du fait que Suckling avait payé lui-même ses frais voyages.

Puisque le tout a commencé quand il lançait son nouveau projet, cela semblait plausible : il notait et faisait vendre du vin à la SAQ et obtenait un exposure en échange.

Ceci dit, si 24 000$ représentent peut-être un bon investissement selon les ventes des fameux 90+ wines.

De mon côté n'ayant jamais apprécié ni son style, ni sa plume, ni son palais... il n'a pas eu d'effet sur mes achats. Mais nous sommes sûrement minoritaires dans ce camps.

Au tout début, j'ai jugé (très) plausible la "notion d'exposure" mais, avec les années et en me disant qu'il existe d'autre marchés d'intérêts que le Québec pour M. Suckling... je trouvais que cette campagne semblait devenir une "tradition" à la SAQ (avec ses 90+) et pour ça, il y a un coût selon moi lorsqu'un tel "événement" devient récurrent.

Quel gaspillage!!! Ses notes ne m'influencent pas du tout dans mes achats.

Olivier Collin a écrit:

Ceci dit, si 24 000$ représentent peut-être un bon investissement selon les ventes des fameux 90+ wines.

En même temps, c'est pas comme si la SAQ avait un compétiteur qui était agressif avec une autre campagne... Les gens ont selon moi tout simplement acheté ces vins au lieu de leurs achats habituels. Le grand gagnant dans l'histoire me semble surtout être le Suckling lui-même.

Ludwig Desjardins a écrit:Le grand gagnant dans l'histoire me semble surtout être le Suckling lui-même.

D'où l'expression anglaise Suckling pig...

PS : blague linguistique n'ayant rien à voir avec JS ou la SAQ, pour ceux qui ne la comprennent pas.

...fed on its mother's milk

Le plus hallucinant dans cette histoire, c'est que la SAQ payait même les abonnements à son site pour ses succursales, alors qu'elles en faisait la promotion.

Le problème n'est pas que la SAQ aurait payé Suckling: chaque travail mérite d'être rémunéré.

Le réel problème, c'est que la SAQ a décidé de faire affaires avec un critique de vin étranger (américain ou italien? - il vit en Toscane, n'est-ce pas :-)) plutôt qu'avec un (ou avec un groupe) de critiques d'ici. Comme Suckling était alors totalement inconnu de 99.999% des consommateurs québécois, la SAQ n'avait pas trop de réponse à donner aux gens qui ont critiqué son choix.. La SAQ a donc justifié sa décision en disant que c'est Suckling qui l'avait approchée et qu'elle ne lui avait rien payé en retour ...

Version Mirador:
Rien dans l'information qui a été dévoilée nous dit que Suckling a été payé pour la première opération marketing. Après celle-ci, Suckling est maintenant devenu connu du consommateur québécois (grâce à la SAQ, évidemment), et la SAQ peut donc justifier sa décision de faire une seconde opération, en le payant cette fois-ci, non ??? Quant au fait que la SAQ ait laisser trainer des mentions à l'effet qu'elle ne lui a rien payé, c'est tout simplement un oubli ... L'erreur est humaine, non ?

C'est vrai que nos critiques sont tous des ignares, et qu'il faut qu'on aille en chercher un à l'international, américain de surcroit, même s'il n'a pas le "palais québécois" et qu'il est un illustre inconnu .. C'est ça quand on est un "petit peuple" ...


André

Yves Martineau a écrit:Bien d'accord avec Ludwig!
Je ne crois pas que la SAQ est allée chercher des clients avec ça...il y a une étrange recherche de "prestige" (hum!) à la SAQ et une façon de dépenser qui me laisse parfois songeur pour un monopole qui gère des fonds publics...

Le raisonnement habituel derrière tout ça est de dire qu'une telle promotion amène les clients à se procurer des bouteilles plus dispendieuses que ce qu'ils consomment normalement. Je serais toutefois bien curieux de voir une étude sur les résultats concrets (prix moyen des bouteilles vendues lors de l'opération Suckling vs. prix moyen habituel).

Plusieurs personnes de mon entourage qui ne sont pas de grands amateurs de vin m'ont parlé de cette promotion (sans que ce soit moi qui initie la conversation), en disant vouloir essayer certaines bouteilles. On est loin de l'échantillon représentatif, mais je ne serais pas prêt à dire que la promo n'a pas eu d'effet.

Le « Sucklinggate » : La SAQ rectifie les faits:

http://blogues.journaldemontreal.com/mechantsraisins/general/le-sucklinggate-la-saq-rectifie-les-faits/

Patrick, Il y a un problème avec le titre de ton article. Le titre est: "La SAQ rectifie les faits". Ne devrait-il pas plutôt être : "La SAQ donne sa version des faits" ?

Car les faits demeurent: la SAQ a payé Suckling, ce que maintenant elle admet, et le contrat passé avec lui décrit clairement la prestation contre laquelle cette rémunération est versée: « la dégustation et la notation de produits, la production, la création et l’animation de capsules vidéo ». Le fait que la SAQ contredise a posterioiri le document qu'elle a elle-même signé ne peut que soulever un très grand doute quant a la véracité de sa version.

André