Jacques Parizeau

S'il est un sujet qu'on évite le plus possible sur un forum comme le nôtre, c'est bien celui-là.

Et pourtant, je ne pouvais passer sous silence le décès de Jacques Parizeau, surtout pour vous recommander chaudement cette grande entrevue: http://ici.radio-canada.ca/emissions/le_21e/2014-2015/chronique.asp?idChronique=368454

Tant d'érudition, d'engagement et de sens de l'état sont rares. Tant de curiosité, de confiance et de lucidité, surtout à cet âge, c'est rien de moins qu'exceptionnel. Bien que je ne partageais pas toutes ses idées, je salue ce très grand homme, bâtisseur sans pareille du Québec moderne.

Le dernier avec Bernard Landry qui m'avait fait interessé à la politique à l'époque.Un très grand poète . PKP ne sera jamais autant rassembleur que Mr.Parizeau.Juste l'entendre parler fait mal à mes oreilles.Paix à son âme.

Un grand homme politique, qu'on soit en accord ou pas avec ses opinions!

Vous saviez qu'il a déja été vigneron?

Pas son fait d'armes le plus illustre disons ...

Merci, Monsieur Parizeau

Effectivement tout son vin avait été retiré des tablettes puisqu'il était imbuvable ... Vaut mieux en rire maintenant

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Pas son fait d'armes le plus illustre disons ...

Ni sa disgrâce, par contre... pour cela il y a eu le commentaire "Dans le fond, on a été battu par l'argent et des votes ethniques". En assumant ses paroles, en ne corrigeant pas le tir, il a ouvert la voie au nationalisme ethnique dans lequel s'est empêtré le PQ depuis et qui, très probablement, nous empêchera d'avoir un pays.

Par contre le sens de l'engagement de Monsieur était exemplaire et on ne peut que rire à voir aller les Barrette, Bolduc et autres PKP.

Un grand homme que j'ai eu plaisir de côtoyer comme conseiller spécial sur ce qu'on appelait à l'époque les "inforoutes".   Un esprit vif, intelligent, sage. Un leader capable de bâtir sur les acquis du passé tout en étant passionné par la jeunesse et ouvert à la nouveauté.

On lui doit d'ailleurs le premier site web du Gouvernement du Québec. (http://gouv.laurendeau.info)

Chapeau Monsieur!



André

Un faux-pas politique ne doit pas ternir son immense contribution.
Issu de la bourgeoisie et avec son style professoral, cet homme aux convictions profondes était fort déterminé et doté d'une grande culture. Un autre géant nous quitte 6 mois après la mort de Jean Béliveau.

C'est amusant comment les gens ressentent le besoin de souligner sa mort en rajoutant toujours un "même si je ne partageais pas toutes ses idées" ou autre formule du genre.

Ça montre comment une grande majorité de québécois éprouvent pour cet homme une forme de gêne ou un malaise, tout ça à cause de sa fameuse sortie. Il n'a pourtant jamais fait valoir le nationalisme ethnique à un point tel que les Drainville de ce monde qui sont encore bien actifs!

Personnellement Ludwig, je ne parlais pas tant de son analyse de la défaite, que de l'option indépendantiste en soi.

Mon objectif, en lançant cette rubrique, était certes de lui rendre hommage, mais surtout de diriger les gens vers l'entrevue de Lacombe. Prendre le temps d'écouter ce qu'un homme de sa trempe a à dire est à mon avis le meilleur hommage qu'on puisse lui rendre.

À mon avis, le fait que plusieurs personnes lui rendent hommage en disant "ne pas partager toutes ses idées" parle plus de la grandeur du personnage et de son impact sur la société québécoise qu'une quelconque frilosité des gens lui rendant hommage.

Dans cette entrevue, fort intéressante, il parle de la politique comme étant "un océan d'orteils"..........savoureux qualificatif!
Vraiment admirable sa façon de prendre la mesure, le poids, de chaque énoncé ou phrase ou idée ou souvenir. Un homme hors norme.

J'avais vu l'entrevue le jour de sa mise en ligne sur Radio-Canada et c'est effectivement un moment fort de télévision. J'avais particulièrement aimé lorsqu'il avait dit que non seulement ce n'était plus à sa génération de faire avancer le Québec mais que, peut-être, même celle d'après devrait se poser des questions sur la place des jeunes vers l'avenir.

Je n'ai pas de frilosité envers Monsieur Parizeau, mais je ne pense pas que c'était simplement un faux-pas politique. Un homme de sa stature corrige facilement un faux-pas. Certains ont plutôt dit qu'il tait fâché de ne pas avoir su, lui, convaincre ces gens qu'il a résumé par la formule "des votes ethniques".

Quoiqu'il en soit, avec 40% des francophones ayant voté pour le NON et près de 50% dans la région de la ville qui se voulait future capitale nationale, je continue de pense qu'il était hasardeux pour le long terme de pointer une minorité bigarrée si l'on pensait plus tard essayer de la convaincre de joindre l'aventure que représenterait la souveraineté du Québec.

J'avais 13 ans en 1995.
J'habitais St-Léonard.
À L'école Antoine-De-Saint-Exupéry,il y avait 4 portes.
Le coin des Italiens
Le coin des Québécois
Les Haitiens d'un bord
Les Chinois et Espagnols ensemblent.
Je me tenais bien sûr avec les Québécois.La porte Italienne était en face de la notre.Je me souviens des batailles qu'il y a eu entre nous pour un oui ou un non.
Pas certain que plusieurs d'entre nous comprenaient vraiment ce qui se passait au Qc pendant ce temps là.J'imagine la peur de certain de déménager hors QC.
On s'est fait écoeuré pendant des semaines après le résultat en faveur du non....
Je me souviens d'avoir pleuré....je ne sais pas trop pourquoi.
Les rêves et les émotions d'un petit cul de 13 ans sont toujours x1000 comme dirait les jeunes aujourd'hui !
Il reste Bernard Landry comme grand politicien.

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Personnellement Ludwig, je ne parlais pas tant de son analyse de la défaite, que de l'option indépendantiste en soi.

Mon objectif, en lançant cette rubrique, était certes de lui rendre hommage, mais surtout de diriger les gens vers l'entrevue de Lacombe. Prendre le temps d'écouter ce qu'un homme de sa trempe a à dire est à mon avis le meilleur hommage qu'on puisse lui rendre.

À mon avis, le fait que plusieurs personnes lui rendent hommage en disant "ne pas partager toutes ses idées" parle plus de la grandeur du personnage et de son impact sur la société québécoise qu'une quelconque frilosité des gens lui rendant hommage.

Salut Vincent, ça me visait pas spécifiquement ton intervention mais bien ce que j'entend un peu partout. Lorsque les gens parlent de René Lévesque, c'est très rare que ce genre de réserve est émise.

André Laurendeau a écrit:
On lui doit d'ailleurs le premier site web du Gouvernement du Québec. (http://gouv.laurendeau.info)

     

Blast form the past, man! Vraiment trop fort!

Les joies du HTML "1.0" de l'époque avec le bon vieux fonds gris "par défaut".

Au moins, tu pouvais utiliser le tag IMG. Une révolution à l'époque qui permettait d'insérer une image.

Michel Therrien a écrit:Un faux-pas politique ne doit pas ternir son immense contribution.

Pour le ternir, ça le terni...

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:

Tant d'érudition, d'engagement et de sens de l'état sont rares. Tant de curiosité, de confiance et de lucidité, surtout à cet âge, c'est rien de moins qu'exceptionnel. Bien que je ne partageais pas toutes ses idées, je salue ce très grand homme, bâtisseur sans pareille du Québec moderne.

Très bel hommage Vincent!

Je ne suis pas une fan de Lacombe mais je dois dire que cette entrevue m'a beaucoup touchée, une des meilleures de M.Parizeau depuis fort longtemps.

Je me rappelle l'avoir rencontré au Salon des vins de Montréal. Il était avec M.Michaud. J'avais fait des pieds et des mains pour lui serrer la main en lui disant: vous êtes mon idole! Une vraie "groupie"...

Le Québec a perdu un homme immense.

J'aime bien l'épithète de Jean-Martin Aussant à l'égard de Jacques Parizeau : Un révolutionnaire pacifique

Petite nostalgie me frappe ce soir en relisant ce fil tout à fait par hasard...Avant d'être cuisinier, j'ai été serveur Chez Pierre, et j'ai maintes fois servi M.Parizeau qui y venait déjeuner régulièrement à l'époque (1995-2005), et qui m'a partagé, une fois que l'on jasait comme ça, que la première fois où il y était venu, c'était lors de sa première communion, invité par son paternel ! M.Parizeau ne voulait jamais user de salon privé que nous lui offrions et dînait dans la salle à manger parmi le monde. Un vrai gentleman. Pour ce qui est de sa déclaration au sujet du référendum, je n'ai jamais compris toute la polémique entourant celle-ci. Des vierges offensées stimulées par les médias. Oui il était sûrement fâché et déçu, quand le combat de sa vie et tes idéaux sont rejetés de si peu par le peuple c'est tout à fait normal. Mais sa déclaration n'avait rien de xénophobe et assurément rien d'anti-capitaliste. Il a simplement relever des faits: le Québec Inc. était peu favorable à ce projet, de même les immigrants pris entre l'écorce et l'arbre puisqu'accueilis par le Canada. Quand le résultat est 49/51, la frustration est légitime. Ce l'aurait été aussi de l'autre côté s'il avait perdu de si peu.

Ce n'est pas une question de légitimité de la frustration, c'est une question de quoi dire, quand le dire et à qui.

À mon avis, indigne de quelqu'un ambitionnant de ''construire un pays'', avec tout le leadership que ça commande.

C'était un faux pas, no need to sugar-coat it.

Préfères-tu les langues de bois qui ne risquent ainsi pas de se fourvoyer Jonathan ? J'espère que non, c'est Friedrich qui ne serait pas trop fier de toi !

En passant, j'en profite pour te remercier de nourrir la communauté pauléenne de tes opinions sur des sujets aussi divers que les restos, le café, la politique , la musique...Espérant que tu en émettes quelques-unes sur le vin (en bois-tu ?) en 2016, histoire d'en apprendre un peu plus sur ta relation avec le sujet principal du forum !

Ma relation avec le sujet principal de ce forum se situe essentiellement au niveau de la langue, mais je m'en sert plus pour déguster le dit sujet que pour en parler. Intellectualiser sur un sujet qui se vit au niveau des sens et de l'émotion est quelque chose un brin futile pour moi. Ceci dit, j'ai du plaisir à lire certains, qui le font avec passion. Je peux vous donner des notes sur 10 si vous voulez, par contre ;-)

Pour revenir à Parizeau: la ''game'' en politique en est une où il y a des règles à respecter. Souvent ca suit une dynamique un peu douteuse où c'est plus les apparences qui comptent et où la logique, l'intelligence et la vision à long terme laissent place à des trucs plus émotifs et superficiels... Mais ça fait partie de la game. Tu veux te faire élire, tu dois être populaire. Ou au moins avoir une bonne bouille et/ou du charisme. Et en aucun cas tu dois créer un climat de chicane. Pas dans notre société, en tout cas. Dans l'univers parallèle de Donald Trump, peut-être que ça fait gagner des points, mais pas ici.

Parizeau, avec cette triste réaction (aussi humaine soit-elle -je ne questionne pas l'humanité de la réaction, au contraire) il a balancé dans l'arène social-politique un climat de chicane, alors que c'est exactement le contraire qu'il fallait, dans l'optique de bâtir un pays.

PKP est dans une position similaire à Parizeau, mais dans les souliers d'un personnage infiniment moins intelligent et respectable, où il pourrait aussi faire des trous dans sa propre coque. C'est déjà en train de se passer d'ailleurs... Tu ne peux simplement pas mélanger un leader au caractère bouillant et colérique avec un projet dont l'idéologie de base est la division. Enfin, tu peux!... si tu vis au moyen-âge. Ce qui n'est heureusement plus le cas.

Parizeau, un grand homme qui a fait énormément pour le québec, a, un soir de 1995, vidé et allumé un bidon d'essence dans les décombres d'un bâtiment qui n'a finalement jamais ouvert ses portes et qui ne le fera pas dans un forseeable future.

Est-ce une perte totale, un gaspillage ? Non, pas du tout. Tout ce mouvement a provoqué des choses qui étaient nécessaires pour notre société. Bottomline: le remède a fonctionné. Mais nous n'avons plus besoin d'une injection quotidienne, voilà tout.

Jonathan Ménard a écrit:Ma relation avec le sujet principal de ce forum se situe essentiellement au niveau de la langue, mais je m'en sert plus pour déguster le dit sujet que pour en parler. Intellectualiser sur un sujet qui se vit au niveau des sens et de l'émotion est quelque chose un brin futile pour moi.

Ca me semble un brin court comme explication étant donné la longueur de la suite de ton texte pour dire, in fine, des choses assez banales sur la politique.

J'ai mes doutes sur le fait que des sujets tels les restaurants, les machines à espresso, la musique, etc se vivent moins au niveau des sens et de l'émotion que le vin et que cela les rende plus aptes à l'intellectualisation...

C'est un peu triste de voir quelqu'un parler de tout sauf du sujet principal d'un forum de discussion... Ca me rappelle que, lorsque j'étais adolescent, j'étais bien fier d'être meilleur en mathématiques que Boris Becker, meilleur au tennis que Wayne Gretzky et meilleur au hockey qu'Alexander Grothendieck...

C'est un peu triste de voir quelqu'un parler de tout sauf du sujet principal d'un forum de discussion...

J'ai une excellente solution à ce problème: je pourrais fréquenter encore moins souvent ce forum...