Dégustation Ornellaia 25ème Anniversaire

C'est demain...

Toujours intéressant de discuter avec Axel Heinz qui sera sur place pour nous expliquer tout ça!

Les vins:

Poggio alle Gazze – Sauvignon blanc IGT Toscane 2011

· Le Volte 2011 IGT Toscane

· Le Volte 2010 IGT Toscane

· Le Serre Nuove 2011 Bolgheri

· Le Serre Nuove 2010 Bolgheri

· Ornellaia 2001-2002-2003-2004-2005-2006-2007-2008-2009-2010 (25ème Anniversaire)


Ça promet !

Prometteur en effet!

Beaucoup d'élevage en persepctive, cela dit.

La verticale de l'an dernier remontait, sauf erreur, jusqu'à 1997, ce qui permettait de mieux saisir la capacité d'évolution du cru ainsi que les changements de style dans le temps.

Là, on risque d'avoir surtout les dents mauves...

On ne va pas bouder son plaisir pour autant!

2001-2004-2008 les meilleurs ?

Yvan Grisé a écrit:2001-2004-2008 les meilleurs ?

2001 et 2004 étaient effectivement du lot des grands, il y a deux ans.

2008 était encore exubérant de jeunesse. Difficile de bien le juger, surtout en si peu de temps - avec le lunch qui suit la dégustation, on compte environ 2h d'évolution. Les vins subissent habituellement aucun traitement d'oxygénation ou très peu.

Si je me fie à Solaia dégusté la semaine dernière sur 2007 et 2008, je crois que le premier devrait sortir mieux que le second.

J'ai, par ailleurs, entendu beaucoup de "bruit" sur cette cuvée 25e supposée être de haute voltige.

Ornellaia, malgré la qualité intrinsèque, c'est aussi une super machine marketing.

À suivre, donc.

Patrick Désy a écrit:J'ai, par ailleurs, entendu beaucoup de "bruit" sur cette cuvée 25e supposée être de haute voltige.

La nature fait si bien les choses ...

J'y serez

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:

Patrick Désy a écrit:J'ai, par ailleurs, entendu beaucoup de "bruit" sur cette cuvée 25e supposée être de haute voltige.

La nature fait si bien les choses ...

Un 10$ en polymère qu'il en fait mention d'entrée de jeu...

Est-ce que la dégustation est accessible au commun des mortels?

Je suis curieux car j'ai réservé des 2010 à Vintages.

Alain Landry a écrit:Est-ce que la dégustation est accessible au commun des mortels?

Je suis curieux car j'ai réservé des 2010 à Vintages.

Alain,

Je sais qu'il y a un évènement privé ce soir, mais je ne connais pas les modalités.

De manière générale:

- Ornellaia, c'est avant tout une affaire de climat (comprendre ici météo plus que terroir).

- Alex Heinz travaille fort bien et s'adapte de manière remarquable aux aléas des millésimes avec des cuvaisons et des élevages sur mesure.

- le 2010, similaire au 2008, voire au 2006, sont des coureurs de fond. Des structures plus fermes et des acidités hautes. Ce sont des vins prometteurs, mais il faudra être patient. Tous entre 18 et 18,5/20 avec le 2008 sur la plus haute marche du podium.

- 2007 s'est révélé soyeux et d'une grande buvabilité. Possiblement le vin procurant le plus de plaisir actuellement. 17,5-18/20

- 2009 et 2003 sont issus de millésimes chauds. Opulence et richesse avec acidité basse. 2003 se goûte merveilleusement bien en ce moment. Un délice. 2009 pourra attendre, mais se fera plus rapidement. Dans les deux cas, beaucoup de cabernet franc dans l’assemblage. 17,5 et 17/20

- 2005 provient d'un millésime presque parfait, mais qui s'est compliqué en fin de saison avec plusieurs petites pluies. Résultat: on n'a pas pu obtenir une maturité de tanin souhaitée. Le vin paraît plus dur avec masse tannique asséchante. 16,5/20

- 2002 était d'une forme splendide! Rien à voir avec celui dégusté deux ans plus tôt. Même si plus limité, il offrait, comme le 2007, beaucoup plaisir aujourd'hui. 17/20

- 2001, au contraire, n'a pas du tout brillé. Une bouteille évoluée qui a peu à voir avec le vin de ce millésime, habituellement magnifique. 15/20?

- Pas de 2004

2011 sera un excellent millésime. En témoignent Le Volte 2011 et le Serre Nuove 2011. Ce dernier continue de gagner en finesse. 15/20 et 16,5/20

Nouveauté : Poggio alle Gazze 2011, un sauvignon auquel on ajoute un peu de viognier. Exotique, il fait penser à un blanc de Graves bien que la matière m’a semblé un peu ténue. 15,5/20

Enfin, Ornus 2008, un liquoreux à base de petit manseng (autour de 90g de SR) m’a beaucoup impressionné par sa vivacité et ses parfums racés. Moins de 3000 demies-bouteilles produites annuellement.

Merci pour le compte-rendu Patrick !

Selon toi, est-ce que le 2007 pourra faire du kilométrage ? Pour le 2001, nul doute que c'est une bouteille défectueuse !

Yvan Grisé a écrit:Merci pour le compte-rendu Patrick !

Selon toi, est-ce que le 2007 pourra faire du kilométrage ? Pour le 2001, nul doute que c'est une bouteille défectueuse !

De l'avis d'Alex Heinz, le vin est en train d'atteindre son plateau de maturité. Il pourra certes se bonifier encore un peu, mais il va surtout se transformer. Personnellement, en avoir en cave, j'ouvrirais dans trois à cinq ans avec une possibilité de conserver au moins dix ans encore. Il faut surtout savoir si on aime les notes plus tertiaires dans ce genre de vin...

Et le 2009 comparé au Sassi du même millésime??

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Et le 2009 comparé au Sassi du même millésime??

Sassicaia 2009 m'a paru plus épuré, plus compact et plus droit qu'Ornellaia du même millésime. Le 2010 d'Ornellaia s'en rapproche plus.

J'était à l'évènement public du soir, j'ai pu déguster seulement ornellaia 2010-2009, serre nuove 2010 et volte 2011, les autres produits étaient seulement le jour pour les journalistes

Mes impression rejoignent pas mal celle de patrick désy

Le meilleur pour l'instant s'est avéré être le serre nuove 2010, pas mal plus accessible maintenant que l'ornellaia.

M.Heinz est bien sympathique, mais il ne parles pas beaucoup.

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Et le 2009 comparé au Sassi du même millésime??

En fait, je le re-goûte demain midi. T'en reparle.

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Et le 2009 comparé au Sassi du même millésime??

Pour revenir à ta question, mes impressions sur les trois grands super toscans 2009:

Ornellaia 2009
Le plus joufflu, il semble marquer par le millésime. Le boisé est fort bien intégré (l'élevage en barrique a d'ailleurs été réduit à tout au plus une quinzaine de mois avec un retour en cuve d'inox pour 2-3 mois afin de préserver la pureté du fruit). Grande part de cabernet-franc dans l'assemblage, ce qui participe au côté épicé. L'ensemble demeure tout de même viril. Fait penser au 2003 tout en étant plus élégant.
17,5-18/20

Solaia 2009
Le plus féminin des trois. On sent le bois plus présent avec, à l'évolution, des notes de pâtisserie. Moins dense et plus aérien, il reste le plus moderne avec une bouche lissée. Je l'ai senti moins "chaud" en bouche que Ornellaia.
17,5-18/20

Sassicaia 2009
Assuérment le vin ayant le plus de caractère. Pas propre, ai-je noté. Le terroir prend le dessus sur l'élevage. Aussi dense que Ornellaia, il paraît plus long et mieux constitué avec une finale énergique. Grand vin et, bien entendu, de loin mon préféré.
18-19/20

Merci pour le rebond!

Jonathan Marquis a écrit:J'était à l'évènement public du soir, j'ai pu déguster seulement ornellaia 2010-2009, serre nuove 2010 et volte 2011, les autres produits étaient seulement le jour pour les journalistes

Quand même incroyable le nombre de dégustation de ce calibre organisées exclusivement pour les journalistes et chroniqueurs québécois, somme toute un assez petit marché... Avant je ne m'en rendais pas compte car la plupart des journalistes n'en font même pas état dans les grands médias, et à peine sur twitter et autres forums. Je m'interroge vraiment sur l'intérêt pour les importateurs et la SAQ.

Ludwig Desjardins a écrit:

Jonathan Marquis a écrit:J'était à l'évènement public du soir, j'ai pu déguster seulement ornellaia 2010-2009, serre nuove 2010 et volte 2011, les autres produits étaient seulement le jour pour les journalistes

Quand même incroyable le nombre de dégustation de ce calibre organisées exclusivement pour les journalistes et chroniqueurs québécois, somme toute un assez petit marché... Avant je ne m'en rendais pas compte car la plupart des journalistes n'en font même pas état dans les grands médias, et à peine sur twitter et autres forums. Je m'interroge vraiment sur l'intérêt pour les importateurs et la SAQ.

Curieusement, Alex Heinz m'expliquait que le Québec est le marché le plus important au Canada, tout près en volume de celui de la Côte Est américaine. Vrai que peu de journalistes font écho à ce genre de dégustation (difficile d'écrire sur des vins à 185$ dans le Journal de Montréal, par exemple, même dans La Presse, voire dans Le Devoir), mais il suffit qu'il y en ait un ou deux et c'est mission accomplie pour eux. La verticale présentée permet de mieux comprendre l'évolution du style.

Pour PFV, je dois t'avouer avoir été surpris de trouver des journalistes/blogueurs/chroniqueurs qui n'avaient rien à voir avec le vin. Au demeurant, cela permet un éclat médiatique plus important, ce qui est le but de ce genre d'évènement même si la dégustation auprès des amateurs revêt une part d'intérêt.

En passant: c'est presque toujours le producteur et, accessoirement, l'agence qui déboursent pour les bouteilles/repas/évènement. Jamais la SAQ hormis pour les dégustations qu'elle organise dans le cadre des nouveaux arrivages.

Je trouve juste ça bizarre de voir des journalistes de grands médias (que je ne nommerai pas) s'émoustiller littéralement sur Twitter en live sur les vins servis à PVF et comment on les gâte au Toqué, photos Instagram à l'appui. Puis ensuite ne rien lire sur les médias auxquels ils contribuent habituellement. Il me semble qu'il y a des comptes à rendre après s'être fait arroser de grand jus de la sorte, comme disent les Français There's no such thing as a free lunch...

Au moins toi tu prends la peine d'écrire sur ton blog et ici sur ces dégustations.

Personellement je trouve ça un peu injuste, je dépense beaucoup à la saq et comme vous mentionnez beaucoup de journalistes ne parle qu'à peine de l'évènement...
De mon coté je me prépare une liste d'achat après chaques dégustations qu'on m'invite et je n'ai pu boire que le quart des produits accessibles aux journaliste

Je m'interroge fortement sur qui rapporte vraiment le plus lors d'invitation à de tels évènements...

Autre point à ne pas oublier: c'est loin d'être toujours des dégustations d'aussi haut niveau. Je reviens d'ailleurs d'un truc en marge du Salon des vins de Nouvelle-Zélande avec la maison Stoneleight. On est (très) loin du faste des deux évènements susmentionnés.

Aussi, on comprend facilement que les producteurs qui présentent à la presse leurs produits veuillent mettre le paquet afin de s'attirer un minimum de lumière média. Autant les blogs et sites sur le vins se sont multipliés ces dernières années, autant le nombre de dégustations a augmenté.

Entre sauvignon blanc de NZ et une verticale de Ornellaia, il faut savoir choisir en fonction de ce qu'on aime et... ce qu'on pense que les lecteurs vont aimer. Des choix parfois peu évidents. Sans parler du temps que tout ça représente et... le peu de $$$ en retour. Je ne cherche pas à faire pitié. Au contraire. Je suis chanceux de pouvoir faire ce genre de métier. Simplement un début d'explication sur ces dégustations à grand déploiement.


ps/ j'ai appris aujourd'hui que je retourne une petite semaine en Grèce avec l'ami Bill Z. Pas facile... Pas facile...

Retour détaillé sur cette très belle verticale:

http://blogues.journaldemontreal.com/mechantsraisins/general/ornellaia-a-trouve-sa-voie/